Syrie: Honte à Hollande, à Fabius et aux médias français
Pôle de Renaissance Communiste en France | 15 novembre 2015
Depuis cinq ans, les médias français se sont fait une spécialité de nous « vendre » la guerre « civile » en Syrie, d’appeler à l’ingérence dans les affaires internes de ce pays souverain QUI NE NOUS A RIEN FAIT DE MAL, voire de décider quel président pouvait ou ne pouvait pas siéger à Damas.
Peu importait à nos « libérateurs » de papier, qui avaient déjà aidé Sarkozy et BHL à déstabiliser la Libye et une partie de l’Afrique, que les ennemis du gouvernement syrien fussent en réalité à 95% des fanatiques religieux armés par la CIA et par les régimes esclavagistes d’Arabie saoudite et du Qatar, ces grands amis du MEDEF et des gouvernants français successifs.
Peu leur importe que le monstrueux « Etat islamique » qui ravage l’Irak (détruit par Bush) et la Syrie ne puisse notoirement se maintenir 24 heures sans la complicité d’Ankara (qui terrorise les Kurdes sur son territoire), et qu’il ne puisse évidemment pas se financer sans le secours de sociétés pétrolières qui achètent au rabais le pétrole volé par l’E.I. aux peuples irakien et syrien.
Peu leur importe car l’essentiel pour l’impérialisme français, de plus en plus vassal de l’Oncle Sam et de l’OTAN au détriment de l’intérêt du peuple français, est de refaire main basse sur la Syrie, ex-colonie française placée « sous mandat français » en 1918 en collusion avec la riche bourgeoisie bancaire libanaise, d’isoler la Russie et l’Iran, et cela sans crainte d’appuyer une opposition syrienne notoirement liée à Al Qaida.
Mais comment un « socialiste » comme Laurent Fabius, qui soutient à Kiev un régime infesté de néonazis, pourrait-il résister à la tentation d’appuyer des fanatiques dont les homologues afghans – les sanglants talibans – ont jadis aidé l’Occident, aidé par la social-démocratie européenne, à renverser le régime laïque au pouvoir à Kaboul, allié à l’URSS ?
Le résultat de tout cela, c’est que des millions de Syriens, de Libyens, d’Irakiens, crèvent dans des camps de réfugiés, que certains risquent la mort en traversant la Méditerranée et que leur arrivée en Europe dans les pires conditions ne fait que nourrir partout, et pour commencer, en France, la xénophobie de l’extrême droite sous les surenchères de l’indécent Sarkozy.
Pour sa part, le PRCF n’a jamais idéalisé Assad et il a toujours soutenu le P.C. syrien qui, tout en critiquant ce qu’il y avait lieu de critiquer dans son pays, a toujours aussi défendu les acquis du peuple syrien (laïcité, relative mixité, nationalisation du pétrole) et a toujours combattu l’ingérence étrangère.
En tout cas, alors que la Russie semble aujourd’hui, et de très loin, la force la plus déterminée à combattre les monstres de l’Etat islamique, il est honteux de voir à nouveau notre « libre presse pluraliste », de Libé au Figaro, taper à bras raccourcis sur l’intervention russe, regretter les frappes justifiées contre les bandes anti-Assad d’Al Qaida et du Front « Al nostra », soutenir de fait le sanglant Erdogan dans sa traque anti-Kurde (à la veille de l’énorme attentat anti-kurde d’Ankara, Erdogan a pu appeler à la haine sur notre sol en tenant meeting à Strasbourg !), bref, choisir systématiquement la politique du pire au Proche-Orient, comme c’est aussi le cas en Ukraine.
La véritable solidarité avec les malheureux migrants ne consiste pas à verser sur eux des larmes de crocodile, ni à se pourlécher les babines, comme le font indécemment et à la fois le patronat allemand et Bernard Guetta sur France Inter, en déclarant que cet afflux massif de main-d’œuvre qualifiée et « parlant anglais » est une aubaine pour nos économies empannées par l’euro-austérité.
La véritable solidarité, outre l’accueil digne de ceux qui fuient la mort semée par NOS gouvernants irresponsables, c’est que les forces populaires, antifascistes, patriotiques et anti-impérialistes de France AGISSENT ensemble contre les ingérences impérialistes, pour le droit de TOUS les peuples à disposer d’eux-mêmes, pour le droit de chaque individu à vivre, à travailler et à décider dans son propre pays en coopérant avec les autres peuples.
Pôle de Renaissance Communiste en France | 15 novembre 2015