Daech a toujours une conquête d'avance. En Libye, par exemple. Une nouvelle guerre est donc annoncée, et le "repérage des cibles" à bombarder vient de débuter. Par Claude Angeli Le Canard enchaîné, 23.12.12015
Le chef de guerre François Hollande va pouvoir ajouter une nouvelle décoration au revers de sa tenue de combat. Après l'expédition au Mali, toujours en cours depuis deux ans, après les bombardements en Irak puis en Syrie, le Président va bientôt faire participer la France à un quatrième conflit (le "Canard" omet seulement de dire que la France a participé au coup d'état qui a renversé Bozizé en Centrafrique et est actuellement engagée militairement dans ce pays. De même, il oublie de signaler que des forces spéciales ont été déployées au Yémen pour soutenir l'effort de guerre des Saoudiens accusés de "crimes de guerre" sans oublier la coordination par des conseillers militaires français des bombardements saoudiens avec Israël et les USA. Ce qui porterait le nombre de conflit à six et non quatre, ndlr).
Et, personne, même parmi les néoconservateurs américains et français qui rêvent de "maintien de l'ordre au niveau mondial", comme certains en formulent l'ambition au Quai d'Orsay, n'ose prédire une issue victorieuse à cette nouvelle guerre. Laquelle va être entamée, comme le remarque l'un de ses partisans, "deux ans après l'alerte lancée par les services (de renseignement) sur la base terroriste que Daech projetait de créer en Libye".
En novembre, les Rafale français, partis du "Charles de Gaulle", lors de son passage en Méditerranée, ont été les premiers à survoler, du moins en partie, l'immense Libye. Et à en rapporter des films et des enregistrements permettant d'évaluer l'importance de la présence militaire de Daech, ce dont Hollande s'est aussitôt flatté. A croire que les satellites et les drones du Pentagone et de la CIA avaient connu une longue période de RTT, sinon de grèves...
Ciel libyen encombré
Mais le travail sérieux commence. Une petite coalition - Etats-Unis, France, Grande-Bretagne - est déjà constituée, et, à Stuttgart, le Commandement américain pour l'Afrique (Africom) prépare les vols de reconnaissance et les bombardements qui doivent suivre. Reste aux dirigeants politiques à obtenir l'accord d'un des deux "gouvernements" libyens qui se disputent aujourd'hui le pouvoir. En clair, on survole ce pays parce qu'on en a décidé ainsi, mais on tient à le bombarder avec l'autorisation de certains de ses chefs...
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