"La France piégée par ces fous de Saoudiens". Et Hollande a laissé le Quai publier un communiqué minable, à en croire un proche de l'Elysée. (Le Canard enchaîné)

"La France piégée par ces fous de Saoudiens"
Et Hollande a laissé le Quai publier un communiqué minable, à en croire un proche de l'Elysée.

Le Canard enchaîné, le 06.01.16

Le communiqué publié par le Quai d'Orsay, dimanche 3 janvier, après l'exécution soudaine d'un haut dignitaire chiite en Arabie saoudite, n'a rien de glorieux. Chacun y apprenait que la France "déplorait" cette condamnation à mort du Cheikh Al-Nimr, détenu depuis deux ans. Mieux, les rédacteurs de ce texte pitoyable, dont ils ne sont naturellement pas responsables, ont daté ce communiqué du 2 janvier, jour de l'exécution.

Comme il n'est pas d'usage d'antidater une réaction officielle, "Le Canard" a interrogé, lundi, le service de presse du Quai d'Orsay. Réponse : "Il aurait été logique de dater ce communiqué du 2 janvier, mais nous venons de le ressortir avec sa bonne date".

Un tel cafouillage mérite mieux que cette explication bureaucratique. Selon un diplomate et un proche du ministre de la Défense, "il n'y avait personne à Paris, le jour de l'exécution de ce religieux". Si l'on comprend bien, soit personne ne savait où se trouvait le Président, soit il n'était pas question de le déranger...A en croire un autre membre du Quai d'Orsay, "on attendait la réaction de Washington pour décider de la nôtre". Pas franchement digne. Troisième confidence d'un vieux routier des circuits diplomatiques : "Paris est pieds et poings liés face aux Saoudiens, alors qu'il sont financé tous les djihadistes qui nous emmerdent"...

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