Massacre à Djibouti
AFASPA
Monsieur le Président de la République,
Je vous remercie pour la réponse de Madame Anne de Blic à mon courrier du 22 octobre par lequel je vous faisais part de l’inquiétude de l’AFASPA à propos des violations graves aux droits de l’homme perpétrées par les autorités de Djibouti.
Notre alerte s’est confirmée le 21 décembre quand les forces de police ont procédé à un massacre au cours d’une cérémonie traditionnelle à caractère culturel, faisant 27 victimes et 150 blessés selon la FIDH. La nuit suivante les policiers ont attaqué une réunion privée du Haut Conseil de l’USN, blessant grièvement trois de ses dirigeants, dont l’un, député à l’Assemblée Nationale est dans une situation critique, sa carotide ayant été perforée par une balle. De plus la police a tenté de soustraire les blessés de l’hôpital militaire français, ce à quoi les soldats français se sont opposés. Une centaine de personnes ont été arrêtées dans la capitale alors qu’au point d’eau d’Adgeno 23 personnes ont été violemment frappées et arrêtées par l’armée qui se venge de ses échecs face au FRUD durant ce mois de décembre dans la zone de Margoïta.
De plus, Omar Ali Ewado, Président de la Ligue Djiboutienne des Droits Humains qui a établi la liste des victimes, a été arrêté hier mardi 28 décembre.
Le manque de réaction à ces exactions graves peut être interprété comme une caution à ce comportement intolérable, c’est pourquoi il est nécessaire que la France, qui compte une base militaire forte de 1750 hommes dans ce pays, demande que cessent ces attaques sanglantes de civils à Djibouti et que les prisonniers politiques soient libérés ainsi que les civils tout aussi arbitrairement arrêtés ces derniers jours.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de mes
respectueuses salutations.
Le Président Jean-Paul ESCOFFIER