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Poutine contourne Israël et ouvre un QG en Jordanie (Debka)

par Debka 18 Janvier 2016, 18:06 Russie Israël Jordanie QG

Dans une étape cruciale reflétant la volatilité des arrangements militaires et politiques dans le voisinage immédiat d’Israël, la Jordanie a décidé, presque en une seule nuit, d’instaurer un centre de commandement conjoint avec la Russie en vue d’une conduite concertée de leurs opérations en Syrie. Cela constitue un renversement radical de la politique menée par Amman. Jusqu’à présent, la Jordanie combattait par procuration contre le protégé de la Russie, Bachar al Assad, à partir d’un centre de commandement des opérations conjointes, situé au nord d’Amman, appelé le Centre de Commandement Central américain avancé en Jordanie, partie prenante d’un alignement entre les Etats-Unis, l’Arabie Saoudite et Israël.

Mais cette semaine, la Jordanie s’est embarquée à bord d’un nouvel avion.

Les sources des renseignements militaires de Debkafile affirment que la décision du Roi Abdallah de Jordanie de faire équipe avec Moscou est le début d’une nouvelle donne complète, dans la chaîne de décision et le partage des renseignements. Il n’a pas l’intention pour autant de fermer son centre de commandement avec les Etats-Unis et Israël, mais le centre de gravité des efforts fournis par la Jordanie en matière de renseignements militaires sera réorienté vers ce nouveau point de convergence avec la Russie, ce qui constitue un tremblement de terre majeur pour ces régions.

Amman fait l’impossible pour minimiser ce nouveau partenariat, en le présentant comme destiné à forger une meilleure coordination dans les efforts militaires américains et russes en Syrie et dans la guerre contre l’Etat Islamique.

Cette représentation est trompeuse.

Avec tout le respect dû au Monarque jordanien ainsi qu’à ses services de renseignements militaires, ils ne sont pas exactement qualifiés pour ce rôle de coordinateur entre les deux puissances mondiales. Les Présidents américain et russe gèrent ces questions en personne. Et en fait, la décision d’instaurer cette nouvelle salle de commandement russo-jordanienne est survenue, selon nos sources à Washington et Moscou, au cours de la dernière conversation téléphonique entre les deux Présidents, le 13 janvier.

Obama avait alors mené une brève rencontre avec le Roi Abdallah sur la Base aérienne d’Andrews dans le Maryland et lui avait demandé quelques explications.

Pour les diverses milices rebelles qui détiennent de vastes secteurs du Sud de la Syrie, y compris les régions frontalières d’Israël, l’annonce de ce nouveau centre de commandement jordano-syrien est une très mauvaises nouvelle. Jusqu’à présent, la Jordanie constituait le principal débouché des rebelles, en combattants, en armes et en financements, de la part des Etats-Unis, de l’Arabie Saoudite et des Emirats Arabes Unis. Les Etats-Unis dirigeaient même des campas d’entraînement en Jordanie pour les combattants rebelles syriens.

Ce débouché est, à présent, probablement sur le point d’être fermé ou réduit au minimum.

Les Jordaniens font l’impasse sur leur changement de stratégie, en prétendant qu’il n’est conçu que pour contraindre les rebelles syriens du Sud à accepter un cessez-le-feu et à se joindre aux négociations de paix avec les Etats-Unis et la Russie concernant l’avenir de la Syrie. Ce n’est rien d’autre qu’une façon de parler ou un vernis diplomatique masquant ses objectifs réels, qui consistent à les contraindre de renoncer à combattre contre Assad et de prendre la route de Moscou pour lui permettre de réaliser son principal objectif dans le secteur, qui est de restaurer le contrôle du régime Assad sur le Sud de la Syrie.

Dès le tout début de son intervention massive en Syrie, Poutine a tenté de persuader le Premier Ministre Binyamin Netanyahu de tirer le tapis sous les pieds des rebelles soutenus par Israël dans le Sud. Ils ont la réputation d’être une zone de sécurité nécessaire permettant de sécuriser la frontière nord d’Israël en bloquant ainsi la réaffirmation du pouvoir d’Assad dans cette partie du pays.

Le contenu des échanges entre Poutine et Netanyahu n’a été partagé que par des cercles très resserrés de confidents dans les secrets à Jérusalem et au Kremlin, aussi on en sait très peu de façon fiable sur leurs zones grises d’accords et de divergences.

Il ne fait aucun doute que le Premier Ministre a exprimé fermement les préoccupations constantes d’Israël, tenant au fait que dès que Assad reprendra le contrôle du Sud, il ouvrira toute grande la porte vers la frontière israélienne et laissera entrer ses alliés et ennemis jurés d’Israël, le Hezbollah et les milices chiites essentiellement irakiennes sous le commandements des officiers supérieurs des Gardiens de la Révolution.

En faisant équipe avec la Jordanie pour constituer une salle de commandement des opérations secrètes dans le Sud de la Syrie, Poutine a tourné le dos à Netanyahu pour mettre dans sa poche un aide de camp lui permettant d’évincer les rebelles syriens du Sud du pays.

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