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VIDEO. La guerre sans fin de l'héritage Bongo (Le Parisien)

par Pascal Egré 27 Janvier 2016, 18:45 Gabon Ali Bongo Identite Heritage Omar Bongo

VIDEO. La guerre sans fin de l'héritage Bongo
Par Pascale Égré 
Le Parisien

L'affaire de la filiation du président du Gabon, Ali Bongo, rebondit. A Nantes, où elle a obtenu copie de son acte de naissance dans les archives du Quai d'Orsay, l'une de ses demi-soeurs porte plainte pour faux.

L’acte de naissance n° 47 du 10 février 1959, issu des archives du Service central d’état civil de Nantes, atteste du fait qu’Ali Bongo, l’actuel président du Gabon (à gauche), est bien le fils biologique d’Omar Bongo (à droite), et de son ex-épouse Joséphine Kama. Ce que l’une de ses sœurs conteste. LP/DELPHINE GOLDSZTEJN/AFP/DESIREY MINKOH

L’acte de naissance n° 47 du 10 février 1959, issu des archives du Service central d’état civil de Nantes, atteste du fait qu’Ali Bongo, l’actuel président du Gabon (à gauche), est bien le fils biologique d’Omar Bongo (à droite), et de son ex-épouse Joséphine Kama. Ce que l’une de ses sœurs conteste. LP/DELPHINE GOLDSZTEJN/AFP/DESIREY MINKOH

L'actuel président de la République du Gabon, Ali Bongo Ondimba dit ABO, est-il bien le fils biologique d'Omar Bongo, dirigeant de ce pays d'Afrique centrale durant quarante et un ans, et de son ex-épouse Joséphine Kama ? Oui, répond l'acte de naissance n° 47 du 10 février 1959 issu des archives du Service central d'état civil de Nantes (Loire-Atlantique), dont « le Parisien » - « Aujourd'hui en France » publie en exclusivité la copie.

« Pas sûr. Ce document ne clôt pas les doutes », rétorque, par la voix de son avocat parisien Me Eric Moutet, Onaïda Maisha Bongo, l'une des jeunes demi-sœurs du chef de l'Etat. Considérant que cet acte n'arbore « aucun des attributs officiels requis », cette dernière vient de porter plainte contre X pour « faux et usage de faux » auprès du parquet de Nantes, qui nous en a confirmé hier la réception.

VIDEO. La guerre sans fin de l'héritage Bongo (Le Parisien)

Cet extrait d'acte de naissance d'Ali Bongo, anciennement prénommé Alain-Bernard, est... le troisième qui surgit dans cette vaste querelle politico-familiale qu'est l'histoire des origines du président. « Il n'est pas rédigé sur le formulaire type en vigueur à l'époque de l'Afrique équatoriale française (AEF) ; il ne comporte ni tampon ni signature de l'officier d'état civil, énumère Me Moutet. Loin de répondre à nos questions, il sème encore davantage le trouble. » « Extravagant ! » réagit l'avocate d'Ali Bongo, Me Claude Dumont-Beghi, qui souligne que cette « surprenante » plainte, dont elle n'avait pas encore eu connaissance, vise un document « conservé dans les archives françaises du ministère des Affaires étrangères depuis la décolonisation. » Obtenu par Onaïda à l'automne dernier après un an de procédure auprès du tribunal de grande instance de Nantes dans le cadre d'un conflit d'héritage pour la succession d'Omar Bongo, décédé en 2009, ce document de filiation était censé mettre un terme à une polémique lourde d'enjeux (lire plus bas). A la clé en effet se jouent la candidature d'ABO à la prochaine présidentielle en août et la légitimité de sa précédente élection, l'article 10 de la Constitution du Gabon stipulant que « toute personne ayant acquis la nationalité gabonaise ne peut s'(y) présenter ». Petite-fille d'un ancien baron du régime passé à l'opposition, fille de Chantal Myboto-Gondjout, ex-conseillère et maîtresse de Bongo senior, Onaïda figure parmi les 53 héritiers de l'ancien chef d'Etat, trois de ses enfants, dont Ali, étant seuls légataires universels. « Ses motivations sont liées au partage, car si Ali n'est pas le fils d'Omar, cela change la répartition », assure Me Moutet. « Tout cela ressemble à une manipulation politicienne », contredit Me Dumont-Beghi.

D'où vient « le trouble » qui conduit la demi-soeur du président gabonais à contester l'authenticité de cet acte de naissance nantais, supposé être un original ? La requête d'Onaïda Maïsha Bongo avance maints arguments. Parmi ceux-ci figure d'abord l'existence, révélée par l'écrivain Pierre Péan, d'un extrait de naissance d'une « vraie soeur d'Ali Bongo » née... en juin 1959, soit quatre mois après lui, des mêmes parents, « ce qui est physiologiquement impossible », ironise Me Moutet.

La plainte s'appuie aussi sur la comparaison détaillée des trois actes de naissance d'Ali Bongo actuellement connus. Celui de 2009, fourni lors de sa première élection, dont le chef d'Etat a lui-même admis sur RFI début 2015 qu'il était un faux. Celui publié par « le Monde » en décembre 2014 et présenté comme ayant été « découvert par des proches de la présidence gabonaise dans les registres de la mairie de Brazzaville » (Congo), l'ancienne capitale de l'AEF, où Ali Bongo serait né. Celui enfin obtenu à Nantes le 18 novembre dernier : ses informations sont similaires au précédent (n° 47, date, noms des parents, etc.) mais sa forme, écriture et couleur de l'encre, différente. S'agissant d'un acte toujours réalisé en deux exemplaires, ces manuscrits ont pu avoir deux auteurs, décrypte un généalogiste consulté, étonné en revanche par l'absence totale de signature de l'officier d'état civil au côté de celle du déclarant sur les deux. « C'est à eux (NDLR : ceux qui mettent en doute sa filiation) de démontrer que je ne suis pas le fils d'Omar Bongo », déclarait Ali Bongo, toujours sur RFI, l'an dernier. « Nous ne manquerons pas de donner les suites qui s'imposent », promet son avocate. « Seule une enquête judiciaire pourra lever les doutes suscités par l'ensemble de ces éléments », insiste Me Eric Moutet...

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