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Côte d’Ivoire : le régime Ouattara avoue (par maladresse) ses fraudes électorales (Blog de Theophile Kouamouo)

par Theophile Kouamouo 4 Février 2016, 19:31 Côte d'Ivoire Ouattara Fraude electorale Bruno Koné

Bruno Koné, porte-parole d’un gouvernement ivoirien pris au piège de ses mensonges.

Bruno Koné, porte-parole d’un gouvernement ivoirien pris au piège de ses mensonges.

Bruno Koné, porte-parole d’un gouvernement ivoirien pris au piège de ses mensonges.

Le menteur se prend toujours les pieds dans le tapis de ses propres mensonges. Lors du premier Conseil des ministres de l’ère Ouattara II, en Côte d’Ivoire, le porte-parole du gouvernement, Bruno Koné, a avoué quasi-ouvertement que des fraudes électorales ont eu lieu dans les provinces septentrionales du pays à la faveur de l’élection présidentielle du 25 octobre dernier. Soucieux de convaincre son auditoire (et la communauté internationale) que le taux de participation réel n’était pas si bas que cela, il a révélé des statistiques sur le nombre de morts qui demeurent sur la liste électorale en raison de « l’apurement » incomplet de celle-ci. Ces morts représenteraient, a-t-il dit [regardez cette vidéo, autour de 18’10 »] environ 10% du corps électoral. A priori, ces morts sont plus ou moins équitablement répartis sur l’ensemble du territoire national. Ils doivent même être sur-représentés dans les zones rurales et déshéritées du nord du pays, où la pauvreté et la malnutrition sont plus élevées, et où la prise en charge sanitaire des populations est plus faible.

Le hic (car il y a un hic !) est que si l’on en croit les résultats officiels de la Commission électorale, le taux de participation dans un certain nombre de départements dans le Nord est du coup trop élevé pour être honnête. Quelques exemples :

Gléléban : 98,96%

Séguélon : 96,03%

Mbengue : 93,66%

Kong : 96,48%

Kani : 96,65%.

Soit la mort elle-même a intégré le principe du rattrapage ethnique et épargne miraculeusement les cases du nord du pays, au point où le taux de mortalité est quasi-nul à Gléléban par exemple ; soit le RDR triche, triche et triche dans le Nord du pays.

Bien entendu, on dira que de toute façon, Ouattara aurait toujours gagné si ce système frauduleux généralisé (qui existe aussi là où on le voit moins) n’avait pas été mis en place. Oui, en 2015, l’enjeu était tout simplement de gonfler le taux de participation. Mais les « scores soviétiques » dans le Nord, zone où le RDR a imposé son monopole politique par la violence et la guerre civile, ont également été dénoncés en 2010. C’est « grâce » à cette arme fatale que Ouattara a réussi à arriver au second tour en clouant au poteau Bédié en 2010. C’est « grâce » à son réservoir inépuisable de vrais-faux électeurs dans les « zones Centre Nord Ouest » qu’il a réussi à « vaincre » Gbagbo par la suite. En 2010 et en 2015, la Commission électorale a honte de publier les résultats détaillés du scrutin bureau par bureau parce que dans de nombreux bureaux du Nord, le nombre de votants dépassait et dépasse le nombre d’inscrits (vivants et morts).

Alassane Ouattara joue un jeu dangereux en faisant ainsi du Nord le lieu de toutes ses turpitudes politiques et son instrument de déloyauté aux idéaux républicains. Il installe dans l’imaginaire national la zone dont il se revendique originaire comme un lieu où vit une masse à la fois monolithique et violente indistinctement associée à l’aventure politique d’un homme. Une zone qui s’est rebellée contre l’ordre établi et de laquelle les démons de la guerre ont surgi à plusieurs reprises. Une zone qui a accepté de se transformer en vaste « goulag » pour Gbagbo, sa femme, son fils et ses partisans. Et une zone où les morts et les vivants votent unanimement pour un seul homme, prouvant ainsi que la sécession du septentrion, qui n’existe plus au point de vue territorial, perdure dans les têtes et les cœurs. Sombre présage pour l’avenir !

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