Des victimes des attentats de Paris, entendues lundi par une commission d'enquête parlementaire française, ont pointé les dysfonctionnements des dispositifs d'aide et d'information après les attaques jihadistes qui ont fait 130 morts le 13 novembre.
"Nous avons mille questions et nous attendons des réponses", a observé Georges Salines, président d'une association "13 novembre, fraternité et vérité", qui a dénoncé "l'atroce impréparation" des dispositifs d'information le soir et dans les jours qui ont suivi les tueries.
Alors que de nombreuses familles ont attendu jusqu'à trois jours pour avoir confirmation de la mort d'un des leurs, il a raconté avoir appris le décès de sa fille par twitter le lendemain des faits.
D'autres proches des victimes ont mis en cause les carences des services de renseignement français.
"Comment se fait-il qu'un terroriste interdit de territoire français et européen se retrouve à diriger une attaque de cette ampleur ?", s'est interrogé Mohamed Zenak, trésorier d'une autre association "13 novembre, fraternité et dignité", en référence à la présence à Paris du jihadiste belgo-marocain Abdelhamid Abaaoud, organisateur présumé des attentats.
Et M. Zenak, dont la fille a été blessée lorsqu'un kamikaze s'est fait exploser dans le bar parisien le Comptoir Voltaire, de s'interroger sur "la question des responsabilités" des services de l'Etat dans les failles relevées autour des attentats.
Il n'y avait "ni présence policière", ni "fouille" au Bataclan le soir des faits, alors que l'attaque de salles de concert était un mode opératoire potentiel des jihadistes que connaissaient les services de sécurité, a aussi déploré Alexis Lebrun, membre d'une autre association "Life for Paris - 13 novembre 2015".
La commission d'enquête parlementaire relative aux "moyens mis en oeuvre par l'Etat pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier 2015", date de l'attentat contre le journal Charlie Hebdo, a été lancée fin janvier et doit rendre son rapport le 14 juillet.
Les attentats du 13 novembre, qui ont frappé huit sites à Paris et Saint-Denis, à la périphérie nord de la capitale, ont fait 130 morts et des centaines de blessés. Le nombre total de victimes, physiques ou psychologiques, est estimé à 4.000, selon la commission.