L’Union européenne dans la tourmente. L’espace Schengen en voie d’éclatement. Explosion de la crise des réfugiés en Europe. Par Jules Dufour Mondialisation.ca
En 2015, l’arrivée de centaines de milliers, voire de plus d’un million, de réfugiés dans l’espace européen a provoqué une onde de choc qui a ébranlé l’intégrité de l’Ue. Lorsque le grand nombre a paru difficile à accueillir un climat de panique s’est progressivement développé dans la population et a provoqué des bouleversements dans l’arène politique avec la Hongrie réfractaire à l’accueil ouvert aux réfugiés et l’Allemagne plutôt favorable à leur intégration. C’est alors qu’on a qualifié ce déferlement comme étant la « crise » migratoire sans précédent observée depuis la Seconde guerre mondiale.
En date du 20 août, l’Allemagne anticipait alors un afflux record de demandeurs d’asile :
« Nous devons tabler sur jusqu’à 800 000 demandeurs d’asile, a indiqué le ministre du gouvernement Merkel » doublant ainsi les prévisions précédentes qui faisaient état de 400 000 à 450 000 demandeurs d’asile pour 2015 (Journal Le Devoir, le 20 août 2015, p. B 5). Celui-ci a alors formulé le souhait que les Vingt-huit manifestent plus d’union et de solidarité dans ce processus d’accueil des réfugiés (france24.com, 9 octobre 2015).
En fait, lorsque l’afflux de réfugiés s’est manifesté avec grande ampleur (juillet, août et septembre) les membres de l’Ue, ne parvenant pas à s’entendre sur les quotas d’accueil de chaque pays, ont alors décidé, à l’intérieur des limites de leur territoire respectif, de prendre des mesures draconiennes pour contenir le flux incessant de réfugiés frappant à leurs portes.
Pour stopper le flux de réfugiés le premier réflexe de certains chefs d’État a été de construire des murs ou des barrières sur leurs frontières afin d’exercer un contrôle plus strict des entrées. La Hongrie a été la première à appliquer cette mesure au grand dam de la population civile qui, en constatant le désarroi et l’état de santé précaire des déplacés, se préparait à les accueillir. La Hongrie était appuyée dans ce projet par la République Tchèque et la Slovaquie Pour contenir le flot incessant en provenance du continent africain l’Europe a dressé un mur maritime sur la Méditerranée et a entrepris une chasse aux passeurs. La Hongrie a érigé un mur sur sa frontière avec la Serbie de même qu’avec la Croatie et elle a été suivie par les pays balkaniques, la Roumanie, la Bulgarie et l’Autriche. Malgré tous ces obstacles les réfugiés ont poursuivi leur marche en direction de l’Allemagne, le Royaume-Uni et des pays scandinaves et ils s’y sont parvenu par centaines de milliers. (Jules Dufour, Les murs du nouvel ordre mondial, Mondialisation.ca, 25 juin 2015).
Le durcissement des pays membres s’est constitué peu à peu après les attentats de Paris et les événements de Cologne impliquant apparemment des réfugiés. Le discours des chefs d’État s’est transformé. Le recours à des contrôles plus stricts des entrées de réfugiés, le recours à une collaboration plus étroite des pays africains ainsi que le rôle désormais dévolu à la Grèce et à la Turquie sont parmi les réponses formulées par les représentants des membres de l’UE.
Pendant ce temps les réfugiés qui tentent d’atteindre la Grèce ou l’Italie sont encore plusieurs à périr dans des naufrages (lapresse.ca, 30 janvier 2016 ).
Les attentats de Paris en novembre ont attisé les sentiments de rejet des demandeurs d’asile. Les mouvements de l’extrême droite ont manifesté leur vive opposition de sorte que des pays comme l’Allemagne ont modifié peu à peu leur politique d’immigration. Stopper l’afflux des réfugiés a été le mot d’ordre donné aux pays membres et, notamment, des mesures de contrôle strict des identités ont été prises au Danemark et en Suède tout en cherchant à sauvegarder l’esprit de Schengen.
Nous tentons, dans cet essai, de présenter la chronologie des événements qui se sont déroulés en 2015 et au début de 2016. Nous faisons état des naufrages dramatiques qui se sont produits dans la Méditerranée et des péripéties de la longue marche des réfugiés vers l’espace de l’UE. Nous exposons les principales mesures prises lors de différentes réunions au Sommet des pays membres de l’UE de concert soit avec la Turquie ou bien avec des représentants des pays balkaniques de même qu’avec des représentants des pays du continent africain.
Déplacements des réfugiés vers l’UE en 2015 (figures 1 à 5 et tableaux 1, 2 et 3)
Pour la période allant du 14 avril au 7 septembre nous nous référons principalement au portrait dressé par Reuters. Nous utilisons ensuite les dépêches et analyses soulignant les faits marquants dans la métamorphose progressive de l’attitude des membres de l’Ue vis-à-vis des réfugiés et des dispositions prises d’abord pour les accueillir, puis pour en freiner les mouvements et, enfin, pour procéder à leur rapatriement (journaldemontreal.com, 7 septembre 2015).
Figure 1. La crise migratoire en 2015 dans l’UE
“Demandes d’asile dans les États membres de l’Union européenne et de l’EFTA au 1erjanvier jusqu’au 30 juin 2015 selon données Eurostat. La hauteur des barres symbolise le nombre de demandes d’asile par pays. La coloration des pays représente le nombre de demandeurs d’asile rapporté à leur population.”
Source :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_migratoire_en_Europe#/media/File:Map_of_the_European_Migrant_Crisis_2015.png
Figure 2. La route des Balkans
Les naufrages en Méditerranée ont éveillé l’opinion publique mondiale à partir du mois d’avril (figure 7 et tableau 1). Devant le flux de plus en plus important d’arrivants et de demandeurs d’asile le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, jugeant insuffisante la réponse du Conseil européen, propose l’accueil et la répartition de 20 000 migrants entre les pays de l’UE au cours des deux prochaines années. Le nombre de réfugiés étant encore faible le premier plan Junker pouvait recevoir leur assentiment. Cependant, la vague déferlante, inattendue mais prévisible, se produira dans les mois qui suivent. En date du 19 août, l’Allemagne s’attendait à recevoir, au cours de 2015, un record de 800 000 demandeurs d’asile et réfugiés, soit quatre fois plus qu’en 2014 et deux fois plus que les prévisions établies en janvier. Le 22 août, des milliers de réfugiés pénètrent de force en Macédoine avant de gagner la Serbie puis la Hongrie, point d’entrée dans l’espace Schengen.
Figure 3. Des réfugiés marchent dans la campagne serbe, dans les environs de Miratovac, en venant de Macédoine, le 24 octobre 2015 (REUTERS/Ognen Teofilovski)
Dans les huit premiers de l’année plus de 300 000 migrants ont franchi la Méditerranée annonce le HCR. Plus de 2 500 d’entre eux ont péri en tentant de rejoindre les côtes italiennes ou grecques. Le 28 août, on apprend avec consternation que les corps de 71 migrants sont retrouvés morts asphyxiés dans un camion frigorifique abandonné sur le bord d’une autoroute dans l’est de l’Autriche.
Au début de septembre, l’émotion est vive à travers le monde lorsque l’on retrouve le corps d’un garçon syrien de trois ans, gisant mort sur une plage turque après le naufrage de l’embarcation où il se trouvait avec ses parents et son frère. Seul le père de famille a survécu à la tragédie.
Tableau 1. Chronologie des événements entourant les flux migratoires vers l’UE en 2015 (14 avril au 7 septembre). Naufrages en Méditerranée. Premier plan Junker. Divisions européennes. Émotion après la photo d’Aylan et deuxième plan Junker.
NAUFRAGES EN MÉDITERRANÉE (date et événement)
14 avril
Environ 400 migrants qui tentent de rejoindre l’Italie à partir de la Libye périssent noyés en Méditerranée. Le chalutier surchargé, qui transportait quelque 550 personnes, a chaviré.
19 avril
Un autre bateau, transportant 700 migrants également partis de Libye, fait naufrage au large de l’île de Lampedusa, point de passage régulier des candidats à l’exode. Face à l’ampleur de ces deux tragédies, le président du Conseil italien Matteo Renzi réunit d’urgence son gouvernement.
20 avril
La représentante de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, estime que répondre à la crise en Méditerranée est un impératif moral pour l’Union européenne.
23 avril
Un sommet européen extraordinaire est organisé sur cette crise. Les Vingt-Huit proposent de tripler les moyens de l’opération Triton qui couvre les recherches et le sauvetage en Méditerranée.
2 mai
Dissension entre les Européens. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban affirme: «Nous ne voulons pas d’immigrés en Hongrie.»
LE PREMIER PLAN JUNCKER
13 mai
Jugeant insuffisante la réponse du Conseil européen, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker propose l’accueil et la répartition de 20 000 migrants entre les pays de l’UE au cours des deux prochaines années.
22 mai
La Commission européenne annonce qu’elle va proposer l’accueil de 40.000 demandeurs d’asile, 24 000 arrivés en Italie et 16 000 en Grèce, afin de soulager ces deux pays face à l’afflux de migrants. La proposition doit être acceptée par la majorité des États membres, en premier lieu la France et l’Allemagne.
8 juin
Près de 6 000 migrants sont sauvés en Méditerranée en un week-end.
26 juin
Les chefs d’État et de gouvernement de l’UE se mettent d’accord sur un mécanisme de répartition volontaire de 60 000 demandeurs d’asile au cours des deux prochaines années. Le dispositif concerne 40.000 demandeurs d’asile en Italie et en Grèce et 20.000 hors Union européenne. La proposition de quotas obligatoires est abandonnée.
DIVISIONS EUROPEENNES
1er juillet
Le HCR annonce que 135 000 migrants sont arrivés en Europe par la mer au cours des six premiers mois de l’année.
13 juillet
La Hongrie entame la construction d’une barrière le long de ses 175 km de frontière avec la Serbie.
20 juillet
Réunis à Bruxelles, les 28 ministres en charge de ce dossier ne parviennent pas à s’entendre sur la répartition des 40 000 demandeurs d’asile.
2 août
Paris et Londres réaffirment dans une déclaration commune leur détermination à régler la question des migrants installés à Calais qui tentent régulièrement de rejoindre la Grande-Bretagne.
19 août
L’Allemagne dit s’attendre à recevoir cette année un record de 800 000 demandeurs d’asile et réfugiés, soit quatre fois plus qu’en 2014 et deux fois plus que les prévisions établies en janvier.
22 août
Des milliers de migrants pénètrent de force en Macédoine avant de gagner la Serbie puis la Hongrie, point d’entrée dans l’espace Schengen.
28 août
Plus de 300 000 migrants ont franchi la Méditerranée depuis le début de l’année, annonce le HCR. Plus de 2 500 d’entre eux ont péri en tentant de rejoindre les côtes italiennes ou grecques. Le même jour, les corps de 71 migrants sont retrouvés morts asphyxiés dans un camion frigorifique abandonné sur le bord d’une autoroute dans l’est de l’Autriche.
30 août
L’Allemagne demande une meilleure répartition des migrants entre les pays européens.
1er septembre
Fermeture de la gare internationale de Budapest. Manifestation de migrants dans la capitale hongroise.
ÉMOTION APRÈS LA PHOTO D’AYLAN ET DEUXIÈME PLAN JUNCKER
« La photo d’un petit corps sans vie, échoué sur une plage turque, provoque une vive émotion. « C’était le matin, nous suivions un groupe de Pakistanais qui prenaient la mer, quand non loin, nous avons remarqué des corps » racontait, en septembre, sur l’antenne de RFI, Nilüfer Demir, photographe turque. « En nous approchant, nous nous sommes rendus compte que c’étaient des corps d’enfants. C’est le corps du petit syrien, Aylan, 3 ans, que nous avons vu en premier. Quand nous avons compris qu’il n’y avait rien à faire, j’ai pris la photo de ce petit corps sans vie avec son T-shirt rouge, son short bleu marine et ses chaussures aux pieds. En nous éloignant, nous avons trouvé le corps de son frère, allongé sur la plage et plus loin. Ils n’avaient rien sur eux qui puissent les maintenir à la surface de la mer, ni gilet de sauvetage, ni brassière, ni bouée, ce qui augmente encore le drame qu’ils ont vécu », se souvient la photographe » (http://www.rfi.fr/europe/20160101-focus-2015-annee-crise-migrants-aylan-turquie-syrie-frontex-merkel).
2 septembre
Publication de la photo d’Aylan, un garçon syrien de trois ans, gisant mort sur une plage turque après le naufrage de l’embarcation où il se trouvait avec ses parents et son frère. Seul le père de famille a survécu à la tragédie.
3 septembre
Paris et Berlin, qui avaient rejeté en juin la proposition de la Commission européenne sur les quotas, proposent un mécanisme permanent et obligatoire de répartition des réfugiés.
5 septembre
Afflux de migrants en Autriche et en Allemagne, qui ont ouvert leurs frontières aux milliers de personnes bloquées en Hongrie. Ils reçoivent un accueil chaleureux de la part de la population.
Réunis au Luxembourg, les ministres européens ne parviennent pas à s’accorder sur l’idée de la création de centres d’accueil en dehors de l’espace communautaire hotspots en raison du risque de déstabiliser des pays déjà proches des foyers de guerre.
7 septembre
L’UE publie les nouveaux quotas contraignants pour l’accueil de réfugiés en fonction de la capacité des États membres. L’Allemagne en accueillera 40 000, la France 30 000 sur un total de 160 000 demandeurs d’asile. La Grande-Bretagne propose de recevoir 20.000 réfugiés syriens.
Jean-Claude Juncker prévoit de présenter ses nouvelles propositions mercredi pour les 40 000 réfugiés que l’exécutif européen avait souhaité relocaliser en mai dernier et pour 120 000 autres.
Source : http://www.journaldemontreal.com/2015/09/07/chronologie-de-la-crise-des-migrants-en-europe
Tableau 2. Chronologie des événements entourant la crise migratoire en Europe (Octobre – Décembre 2015). Les tergiversations et les hésitations se multiplient. Les portes se ferment peu à peu.
Octobre 2015
La Grèce interpelle Bruxelles : « Qu’on s’occupe de la Syrie et qu’on laisse Athènes s’occuper de ses frontières! » (http://cacaou3.blogspot.ca/2015/10/grece-crise-migratoire-que-bruxelles.html).
Novembre 2015. L’UE cherche à retenir les réfugiés en Grèce et en Turquie
À la fin novembre, les Européens ont scellé un plan d’action avec la Turquie pour freiner le flux de migrants vers l’UE lors d’une rencontre inédite entre les 28 membres de l’UE et la Turquie. Ce plan a entériné l’aide de trois milliards d’euros que les Européens verseront pour aider Ankara à mieux accueillir les réfugiés syriens. En quatre ans et demi, la guerre en Syrie a fait plus de 250.000 morts et près de 12 millions de déplacés et réfugiés. La Turquie – qui en accueille déjà plus de 2,2 millions – a donc obtenu la garantie qu’elle ne porterait plus seule ce fardeau financier (http://www.lapresse.ca/international/crise-migratoire/201511/29/01-4925968-un-pacte-entre-leurope-et-la-turquie-pour-juguler-lafflux-de-migrants.php).
Décembre 2015. La chancelière allemande Angela Merkel est toujours favorable à l’accueil des réfugiés malgré une vive opposition de la droiteDevant les réticences de plus en plus prononcées de la population allemande la Chancelière Angela Merkel a plaidé lundi pour une réduction «perceptible» du nombre des migrants rejoignant l’Allemagne, ménageant ainsi les voix discordantes dans son parti conservateur CDU, mais a refusé de leur fermer la porte au nom d’«impératifs humanitaires»
Malgré de fortes turbulences ces dernières semaines au sein de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) sur la politique d’accueil des réfugiés, la dirigeante a été ovationnée neuf minutes durant par ses troupes réunies à Karlsruhe (sud-ouest) pour un congrès qui a finalement plébiscité la ligne de la chancelière (http://www.lapresse.ca/international/crise-migratoire/201512/14/01-4930936-merkel-refuse-de-fermer-la-porte-de-lallemagne-aux-refugies.php).
Tableau 3. Chronologie des événements entourant la crise migratoire en Europe (Janvier et février 2016). Durcissement et renvoi de dizaines de milliers de demandeurs d’asile vers leur pays d’origine
4 janvier
Le Danemark et la Suède instaurent des contrôles systématiques aux frontières. Le 4 janvier 2016 (http://www.france24.com/fr/20160104-suede-controle-systematique-pont-oresund-migrants-papiers-crise-ferry-car-voitures).
Ces pays ont dressé lundi de nouveaux obstacles sur la route des migrants cherchant à obtenir l’asile dans ces pays prospères de l’Union européenne, s’attirant les critiques de l’Allemagne pour qui Schengen est «en danger» (http://www.lapresse.ca/international/crise-migratoire/201601/04/01-4936261-la-suede-et-le-danemark-ferment-un-peu-plus-leurs-frontieres.php).
11 janvier
Le Parlement danois a entamé mercredi, dans un hémicycle presque vide faute de suspense, l’examen d’un projet de loi sur la confiscation des biens des migrants, assuré d’être adopté après un accord entre la majorité de droite et les sociaux-démocrates (http://www.lapresse.ca/international/crise-migratoire/201601/13/01-4939418-danemark-debat-autour-de-la-confiscation-des-biens-des-migrants.php).
27 janvier
La Suède veut expulser jusqu’à 80 000 migrants.
28 janvier
L’Allemagne place le Maroc, l’Algérie et la Tunisie sur sa liste des pays sûrs. Elle durcit ainsi les conditions d’asile pour leurs ressortissants et d’accélérer le rapatriement des demandeurs d’asile déboutés venant du Maghreb (http://straat.fr/lallemagne-va-placer-lalgerie-le-maroc-et-la-tunisie-sur-sa-liste-des-pays-surs/)
30 janvier
La Finlande annonce l’expulsion de 20 000 des 32 000 demandeurs d’asile arrivés en 2015
Les Pays-Bas proposent de renvoyer les derniers migrants arrivés clandestinement en Grèce en échange de l’accueil de réfugiés restés en Turquie (Branchereau, G., 29 janvier 2016).
L’Allemagne a accueilli plus d’un million de candidats à l’asile l’année dernière, et les arrivées continuent à un rythme élevé. Le ministre de l’Intérieur Thomas de Maizière a indiqué qu’en janvier, 2000 migrants étaient arrivés en moyenne par jour en Allemagne, « ce qui, ramené à l’année, est beaucoup – trop », a-t-il déclaré dans les colonnes de l’hebdomadaire Der Spiegel de samedi (http://www.lapresse.ca/international/europe/201601/30/01-4945495-merkel-sattend-a-ce-que-beaucoup-de-refugies-repartent-a-moyen-terme.php).
Naufrage de réfugiés en mer Égée: au moins 37 morts (http://www.lapresse.ca/international/crise-migratoire/201601/30/01-4945440-naufrage-de-migrants-en-mer-egee-au-moins-37-morts.php).
31 janvier
Plus de 10 000 enfants migrants non accompagnés ont disparu en Europe sur les 18 à 24 derniers mois, a affirmé dimanche l’agence de coordination policière Europol, craignant que nombre d’entre eux soient exploités, notamment sexuellement, par le crime organisé.
2 février
« Les enfants constituent aujourd’hui 36 % de ceux qui tentent la traversée dangereuse entre la Turquie et la Grèce », a indiqué l’UNICEF.
6 février
Poussés depuis plusieurs jours à la fuite par l’offensive du régime à Alep, des milliers de Syriens, principalement des femmes et des enfants, attendaient samedi dans le froid de passer en Turquie qui garde pour le moment sa frontière fermée.
Sources :
II. Une longue marche vers la liberté, la sécurité et la paix (figures 2, 3 et 4)
Des centaines de milliers de victimes des guerres qui sévissent au Moyen Orient, en Afrique et en Asie centrale depuis des décennies ont opté pour une longue marche vers la liberté et la sécurité pour eux et leurs enfants. Au lieu d’accepter d’être confinés dans des camps à proximité des zones de combat (ils sont des millions), sur les espaces frontaliers sans ressources vitales et en proie à un climat d’insécurité chronique des dizaines de milliers d’entre eux ont dit : « C’est assez de vivre dans la misère et le désespoir. Ils ont dit : « Marchons jusqu’en Europe afin de trouver un milieu de vie sécuritaire et complètement à l’abri des bombardements. En fait, les réfugiés qui ont envahi le territoire européen ont préféré risquer leur vie afin d’accéder à un minimum de vie normale.
Les guerres de Syrie, de Gaza, d’Irak et de Libye se poursuivent étant livrées directement ou par procuration par l’USOTAN. Il en est de même pour celle qui sévit au Yémen.
Une route semée d’embuches
Les principales difficultés rencontrées par les réfugiés en marche ont été les suivantes : La traversée du territoire turc, la traversée de la Grèce en joignant les îles et en trouvant un transport jusqu’au Port du Pirée, puis la traversée de la Macédoine et de la Serbie pour se buter au mur frontalier qu’a édifié la Hongrie pour contrôler cette « invasion » de l’espace Schengen. Le séjour des réfugiés en Hongrie a été un cauchemar : Un accueil froid, des conditions d’hébergement précaires, un blocage systématique de tout mouvement par train vers l’Autriche et l’Allemagne, bref un traitement condamné partout dans le monde et amenant les réfugiés à entreprendre à pied la distance de 175 km entre Budapest et la frontière austro-hongroise. Le sort réservé aux réfugiés cheminant sur la route des Balkans s’est avéré celui du chef de gouvernement hongrois, Victor Orban, qui s’est autoproclamé défenseur de l’intégrité de l’espace Schengen. Il a déclaré que « le problème des migrants n’était pas celui de l’Europe, mais celui de l’Allemagne ». Comment peut-on concevoir qu’un pays qui a subi les affres du nazisme puisse traiter ainsi des populations affamées, épuisées et malades et de les enjoindre de poursuivre à pied leur route sans réconfort et sans aide? Il y a là un comportement franchement fasciste (http://www.mondialisation.ca/la-longue-marche-des-refugies-vers-leurope-des-milliers-de-deplaces-fuient-les-guerres-usa-otan/5474385).
Figure 4. Les réfugiés en route vers la Hongrie
Une tragédie pour les enfants et les mineurs (figure 5)
Les derniers communiqués de l’Unicef et du Fonds des Nations unies pour l’enfance décrivent la situation des enfants ou des mineurs qui se déplacent sans être accompagnés de leurs parents. Ils décrivent leur état précaire et parfois lamentable, le tout amplifié par l’arrivée de l’hiver. Au début de février 2016 de plus en plus d’enfants tentent de rejoindre l’Europe: « Ils constituent aujourd’hui 36% de ceux qui tentent la traverse dangereuse entre la Turquie et la Grèce » selon l’Unicef (http://www.lapresse.ca/international/crise-migratoire/201602/02/01-4946352-de-plus-en-plus-denfants-parmi-les-migrants-tentant-de-rejoindre-leurope.php).
Au passage de la frontière entre la Grèce et Gevgelilja, en Macédoine, «les enfants et les femmes constituent désormais environ 60 %» du total, dépassant pour la première fois la proportion d’hommes, a indiqué à la presse Sarah Crowe, la porte-parole de l’UNICEF. En juin dernier, 73 % des migrants étaient des hommes à ce passage, et seulement 10 % avaient moins de 18 ans (lapresse.ca, 1er février 2016).
Figure 5. Un enfant mange une pomme en attendant de traverser la frontière pour entrer en Croatie, en octobre 2015.
Source : Photo Antonio Bronic, archives Reuters
Figure 6. Le mur entre la Hongrie et la Croatie
Source : http://www.20minutes.fr/monde/1710103-20151015-mur-anti-migrants-entre-hongrie-croatie-termine
Figure 7. Les migrants, originaires de Syrie, d’Afghanistan, mais aussi de Birmanie, tentaient de rejoindre l’île grecque de Lesbos depuis la province turque de Canakkale.
Source : Photo Reuters
Figure 8. Accusé par le Haut-commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR) de nourrir «la peur et la xénophobie», le projet de loi «L87» prévoit de confisquer les effets de valeur des migrants, de diminuer leurs droits sociaux, et d’allonger les délais de regroupement familial.
PHOTO ALEX LUKA LADIME, ARCHIVES REUTERS
Les tergiversations des États membres de l’UE (tableau 4)
Les nombreuses réunions tenues dans le but de trouver un accord sur l’établissement d’un plan d’accueil européen structuré ont donné des résultats mitigés. L’Allemagne d’abord très ouverte s’est inscrite peu à peu dans le groupe des pays réticents tels que la Hongrie, la République Tchèque et la Slovaquie. La Grèce est devenue la principale porte d’entrée des réfugiés en provenance de l’Est alors que l’Italie a continué de recevoir un lot encore fort important en provenance des pays africains. La pression est devenue telle en Allemagne qu’il a été décidé, lors d’un mini-sommet européen tenu à Bruxelles le 25 octobre, de juguler la crise migratoire et de créer des places d’accueil en Grèce et dans les Balkans : «L’Union européenne a annoncé dimanche 25 octobre la création de 100 000 places d’accueil pour les réfugiés en Grèce et dans les Balkans à l’issue d’un mini-sommet européen à Bruxelles : « On ne peut pas laisser les gens livrés à eux-mêmes, dormir dans les champs en 2015, a expliqué le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker » (http://www.francetvinfo.fr/monde/europe/migrants/migrants-l-union-europeenne-cree-100-000-places-d-accueil-en-grece-et-dans-les-balkans_1145541.html).
Tableau 4. Quelques rencontres au Sommet des chefs d’État de l’UE entre août 2015 et février 2016
Date / Sommet
27 août / Vienne
Rencontre des représentants des pays des Balkans
9 septembre / Parlement européen
Premier Plan Junker. Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a demandé aux Européens à respecter le droit d’asile. Face à la crise des migrants, il a confirmé sa proposition de voir les États membres se répartir 160 000 réfugiés (1).
14 septembre / Conseil des ministres de l’Intérieur
Le lundi 14 septembre, un Conseil de l’Union européenne réunissant les ministres de l’Intérieur de l’Union n’a pas pu arriver à un accord sur la répartition de 120 000 migrants actuellement stationnés en Grèce, en Italie et en Hongrie.
15 octobre / Ankara
Développement d’un « plan d’action commun » pour endiguer les flux migratoires à ses frontières extérieures (2).
11 novembre / La Vallette, Malte
Rencontre d’une cinquantaine de dirigeants africains
Freiner le flux de migrants à sa source
Création d’un Fonds d’aide de 5.2 milliards de $US avec la contribution des 28 pays membres (3)
25 janvier / Amsterdam
La crise migratoire est au coeur des discussions européennes qui se sont ouvertes ce lundi à Amterdam. Cette rencontre informelle entre les ministres de l’Intérieur de l’Union européenne intervient quelques jours après la mise en garde du président du Conseil européen, Donald Tusk, sur le risque d’effondrement de l’espace Shengen (4)
Sources :
1)En ligne : http://www.france24.com/fr/20150909-crise-migratoire-ue-juncker-discours-parlement-europeen-refugies-irak-syrie).
2)SIMON, Cédric. 2015. Accord entre l’UE et Ankara pour endiguer les flux migratoires. AFP. LA PRESSE.CA. Le 15 octobre 2015. En ligne : http://www.lapresse.ca/international/crise-migratoire/201510/15/01-4910325-accord-entre-lue-et-ankara-pour-endiguer-les-flux-migratoires.php
3)Simon, C., Crise migratoire. L’Europe se tourne vers l’Afrique. Journal Le Devoir, le 12 novembre 2015, p. B 5.
Resserrement de plusieurs frontières avec l’installation de murs ou de barrières (figure 6)
Les pays les plus affectés par le flot migratoire ont opté de resserrer le contrôle des demandeurs d’asile et de construire des murs sur le tracé de leurs frontières.
Les données de la figure 3 révèlent les éléments suivants :
- Le mur entre la Hongrie sur sa frontière sud et la Serbie a été construit sur une distance de 175 km et la Hongrie a entrepris l’érection d’un autre mur sur sa frontière avec la Croatie;
- Une clôture est en construction entre la Slovénie et la Croatie;
- Un mur a été construit entre la Bulgarie et la Turquie (30 km) et entre la Grèce et la Turquie (le mur d’Evros sur 12 km);
- La construction d’autres barrières est envisagée entre la Bulgarie et la Macédoine et entre la Roumanie et la Serbie;
- La Macédoine a entrepris en novembre 2015 la construction d’un mur sur sa frontière avec la Grèce. Elle vient d’annoncer l’édification d’un autre mur parallèle au premier d’une longueur de 37 km;
- Une clôture est planifiée entre la Hongrie et la Roumanie (longueur raisonnable selon le gouvernement);
- L’Autriche a comme projet de construire un mur sur sa frontière avec la Slovénie (330 km). La ministre autrichienne de l’intérieur a annoncé le 28 octobre la construction d’un mur le long de sa frontière avec la Slovénie pour assurer une entrée « ordonnée, contrôlée » des migrants (la-croix.com) (figure 3) (http://www.mondialisation.ca/la-nouvelle-europe-forteresse-la-construction-de-murs-anti-refugies-saccelere/5489832).
IV.Le reflux ou le retour forcé au bercail (tableau 3)
Le durcissement des pays hôtes s’est manifesté avec plus d’ampleur au cours des derniers mois. Dans le dernier droit de janvier les membres de l’UE ont annoncé l’expulsion de réfugiés. Le 27 janvier la Suède veut expulser jusqu’à 80 000 réfugiés.
Le 28 janvier, L’Allemagne place le Maroc, l’Algérie et la Tunisie sur sa liste des pays sûrs. Elle durcit ainsi les conditions d’asile pour leurs ressortissants et d’accélérer le rapatriement des demandeurs d’asile déboutés venant du Maghreb (http://straat.fr/lallemagne-va-placer-lalgerie-le-maroc-et-la-tunisie-sur-sa-liste-des-pays-surs/)
Le 30 janvier, la Finlande annonce l’expulsion de 20 000 des 32 000 demandeurs d’asile arrivés en 2015 et les Pays-Bas proposent de renvoyer les derniers migrants arrivés clandestinement en Grèce en échange de l’accueil de réfugiés restés en Turquie (Branchereau, G., 29 janvier 2016).
V. L’intégrité de l’espace Shengen menacée
Le durcissement des membres de l’UE a commencé à se manifester dès le début de la crise migratoire. C’est alors que ceux-ci ont développé dans les mois suivants trois mesures de contrôle des flux :
- L’édification de murs ou de barrières sur plusieurs frontières interétatiques;
- Un appel à la coopération de la Grèce et de la Turquie ainsi que des pays africains pour retenir à la source les réfugiés potentiels;
- Un contrôle strict des entrées dans divers pays tels que le Danemark et la Suède.
La crise migratoire a été au coeur des discussions européennes qui se sont ouvertes ce lundi à Amterdam le 26 janvier dernier. Cette rencontre informelle entre les ministres de l’Intérieur de l’Union européenne est intervenue quelques jours après la mise en garde du président du Conseil européen, Donald Tusk, sur le risque d’effondrement de l’espace Shengen.
“Le plus important est d’assurer la liberté de mouvement à l’intérieur de l’espace Shengen, a affirmé Dimitris Avramopoulos, le commissaire européen aux Migrations (https://www.youtube.com/watch?v=2u61KI6wsMU).…
Le rétablissement des contrôles systématiques des documents d’identité aux frontières pour une durée de deux ans et la proposition d’une sortie de la Grèce de l’espace Shengen
« Suite aux arrivées massives de migrants, plusieurs pays européens rétablissent les contrôles à leurs frontières. Certains souhaitent une sortie temporaire de la Grèce de l’espace Shengen, zone de libre circulation ».
« Le ministre espagnol de l’Intérieur plaide aujourd’hui pour le maintien de la libre circulation dans l’espace Schengen, qui fait partie de “l’ADN de l’UE”. Entré en vigueur en 1995, cet espace est une zone de libre circulation où les contrôles aux frontières sont abolis pour les voyageurs. Mais il est sous pression avec l’afflux de migrants. Hier, les ministres de l’Intérieur des 28, ont demandé à la Commission de lancer une procédure permettant d’étendre jusqu’à deux ans le rétablissement des contrôles aux frontières intérieures de Schengen, normalement limités à six mois. Et la droite européenne plaide elle pour une sortie temporaire de la Grèce de l’espace Shengen »
« Craignant un afflux de migrants, le Danemark a instauré, lundi 4 janvier, des contrôles temporaires à sa frontière avec l’Allemagne. Cette mesure fait suite aux mesures similaires prises par la Suède. Depuis ce matin, Stockholm a imposé des contrôles systématiques de documents d’identité sur tous les voyageurs arrivant du Danemark en train, bus ou ferry par le pont – ou le détroit – de l’Öresund. Ce pont, principale porte d’entrée des réfugiés dans le royaume, relie la ville danoise de Copenhague, à la ville suédoise de Malmö ».
« À en croire le Premier ministre danois Lars Lokke Ramussen, la décision suédoise n’a pas laissé d’autre choix à Copenhague que d’imposer ses propres contrôles aux frontières, et le Danemark en a appelé à l’Union européenne pour qu’il prenne des “décisions collectives” afin de mieux protéger ses frontières extérieures face à l’afflux de migrants. “Les contrôles d’identité suédois peuvent accroître le risque qu’un grand nombre d’immigrants clandestins ne s’accumulent à Copenhague et dans sa région”, a déclaré le chef du gouvernement danois, lors d’une conférence de presse » (http://www.dw.com/fr/lespace-schengen-menac%C3%A9/a-19005136)
Conclusion
Cette analyse nous a permis de constater que l’Occident n’est pas préparé pour faire face adéquatement à une tragédie humanitaire d’une telle ampleur. Elle a permis également de constater que fuir massivement la misère et la mort est difficile, mais désormais possible.
Il importe, cependant, de non seulement accueillir les réfugiés syriens, mais aussi de donner l’asile à tous les réfugiés que le mal développement et les guerres poussent à l’exil. Les guerres détruisent les infrastructures d’un pays et causent des millions de victimes qui se tournent alors vers des oasis de paix afin de pouvoir survivre (http://www.mondialisation.ca/laube-du-xxieme-siecle-plus-darmements-plus-de-guerres-la-spirale-de-la-terreur-et-de-la-mort-se-poursuit/5440161).
Une crise de portée mondiale
La crise migratoire qui a secoué l’Ue est causée par les guerres livrées directement ou par procuration par l’Occident au Moyen-Orient, dans l’Asie centrale et le continent africain. Il faut bien comprendre que ces guerres ont une portée mondiale. Ce n’est pas seulement une crise européenne mais une crise qui interpelle tous les pays de la planète. L’indifférence n’est plus acceptable quand les gouvernements nationaux consentent ou sont forcés de consentir à ce que près de 60 millions d’êtres humains vivent dans des camps de réfugiés et ce dans des conditions pitoyables et très difficiles. Dans ce contexte, les efforts consentis par une vingtaine de pays pour l’accueil de réfugiés syriens constituent une goutte d’eaux dans l’océan des réfugiés.
Des enfants seuls réfugiés par milliers
Nous tenons à le répéter dans la conclusion. Les derniers communiqués de l’Unicef et du Fonds des Nations unies pour l’enfance décrivent la situation des enfants ou des mineurs qui se déplacent sans être accompagnés de leurs parents. Ils décrivent leur état précaire et parfois lamentable, le tout amplifié par l’arrivée de l’hiver. Au début de février 2016 de plus en plus d’enfants tentent de rejoindre l’Europe: « Ils constituent aujourd’hui 36% de ceux qui tentent la traverse dangereuse entre la Turquie et la Grèce » selon l’Unicef (lapresse.ca, 1er février 2016).
Les dangers d’une militarisation croissante et d’une perte de libertés
Les mesures prises par les États membres, la construction de murs sur les frontières interétatiques, l’appel pour l’imposition d’un état d’urgence permanent et le mouvement général observé de la menace que peut constituer les arrivants en très grand nombre ont amené plusieurs États à recourir à l’armée nationale pour maintenir l’ordre. C’est ce que l’on peut appeler, dans les faits, un état de siège comme on peut le constater en France.
Jules Dufour
Références
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AFP. 2016. De plus en plus d’enfants parmi les migrants tentant de rejoindre l’Europe. LA PRESSE.CA. Le 2 février 2016. En ligne: http://www.lapresse.ca/international/crise-migratoire/201602/02/01-4946352-de-plus-en-plus-denfants-parmi-les-migrants-tentant-de-rejoindre-leurope.php
L’Allemagne va placer l’Algérie, le Maroc et la Tunisie sur sa liste des pays sûrs. En ligne :
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