Le chef du Parti travailliste kurde, Murat Karayilan, a confié à l’agence russe RIA Novosti que les Kurdes disposaient de documents prouvant que la Turquie soutient les organisations terroristes et a des liens avec Daesh.
«La Turquie ainsi que l’Arabie saoudite et le Qatar ont soutenu les organisations djihadistes [en Syrie] qui se sont détachées d’Al-Qaïda. Le Parti de la justice et du développement [le parti au pouvoir en Turquie] a une parenté idéologique avec les groupes salafistes qui ont succédé à Al-Qaïda. Ces Etats ont soutenu et armé en Syrie des groupes salafistes radicaux qui basent toutes leurs actions sur la charia», a déclaré Murat Karayilan, l’un des dirigeants du Parti travailliste kurde.
Selon lui, les autorités turques redoutent que si les trois millions de Kurdes habitant en Syrie obtiennent la création d’un Etat indépendant et un statut particulier, les 20 millions de Kurdes turcs souhaitent obtenir les mêmes avantages.
Raison pour laquelle le Parti turc de la justice et du développement ferait tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher qu’une telle issue ne survienne. Ainsi, en 2012 et 2013, ce parti a incité les combattants d’Ahrar al-Sham et du Front al-Nosra à attaquer les régions kurdes de la Syrie, a expliqué le responsable kurde.
Les Kurdes ont des points de vue laïcs sur la vie et la structure de l’Etat. C’est la raison pour laquelle les djihadistes détestent les Kurdes syriens, estime Murat Karayilan.
«Tous ces groupes terroristes radicaux Al-Qaïda, Daesh, le Front Al-Nosra, Ahrar al-Sham soutiennent le Parti de la justice et du développement. Nous disposons des documents prouvant ce fait», affirme le chef du Parti travailliste kurde.
Le Parti travailliste kurde est sûr à 100% que la Turquie entretien des liens avec Daesh. «Nous l’avons vu avec nos propres yeux. Des rencontres entre de hauts représentants des autorités turques et des membres de Daesh ont eu lieu à plusieurs reprises. Des combattants du Front Al-Nosra et de Daesh sont arrivés sur le territoire du Kurdistan syrien depuis la Turquie», a conclu Murat Karayilan.
Depuis quelques jours, les forces turques tirent avec leurs pièces d’artillerie contre des positions kurdes dans la zone frontalière syrienne. En justifiant cette action, le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, a déclaré que les forces turques ne faisaient que riposter.