Le président syrien Bachar el-Assad était en décalage avec les positions de la Russie, son grand allié, quand il a dit qu'il prévoyait de combattre jusqu'au rétablissement de son contrôle sur toute la Syrie, a fait savoir jeudi l'ambassadeur de Russie aux Nations unies.
Dans ce qui paraît être le premier signe de fissure dans l'alliance entre Moscou et Damas, Vitali Tchourkine a déclaré dans un entretien au journal Komersant que son pays, en intervenant militairement en Syrie, avait aidé le président Assad à renverser la vapeur dans la guerre civile qui dure depuis près de cinq ans et que c'était désormais à lui de suivre la ligne russe et de s'engager dans des négociations de paix.
La Russie, a précisé Vitali Tchourkine, travaille à un accord de paix pour la Syrie et, tenter de reprendre le contrôle de tout le pays, comme le président Assad l'a dit vendredi dernier dans un entretien à l'AFP, serait un exercice futile qui ferait traîner la guerre en longueur indéfiniment.
"La Russie a investi très sérieusement dans cette crise, politiquement, diplomatiquement et maintenant aussi dans un sens militaire", a déclaré l'ambassadeur à Kommersant. "C'est pourquoi, naturellement, nous aimerions que Bachar el-Assad en tienne compte", a-t-il ajouté.
Bachar el-Assad a déclaré lundi soir qu'un cessez-le-feu ne signifiait pas que chaque partie impliquée dans le conflit syrien aurait à stopper l'usage des armes.
"J'ai entendu les propos du président Assad à la télévision (...) Naturellement, ils ne sont pas en résonance avec les efforts diplomatiques entrepris par la Russie (...). Les discussions portent sur un cessez-le-feu, une cessation des hostilités pour l'avenir prévisible. On y travaille".
"Si les autorités syriennes (...) suivent la Russie dans la résolution de cette crise, alors elles auront une chance d'en sortir dignement", a déclaré l'ambassadeur. "(...) Parce que, quelles que soient les capacités de l'armée syrienne, ce sont les opérations efficaces de l'armée russe qui lui ont permis de repousser ses opposants de Damas."