L'adoption par une majorité de députés du projet de réforme constitutionnelle vient souligner combien une politique de la peur, méthodiquement construite, peut faire tomber toutes les digues. Ce vote abîme la République. Il déconsidère la gauche socialiste. Et il menace à terme de ruiner
L'adoption par une majorité de députés du projet de réforme constitutionnelle vient souligner combien une politique de la peur, méthodiquement construite, peut faire tomber toutes les digues. Ce vote abîme la République. Il déconsidère la gauche socialiste. Et il menace à terme de ruiner la présidence Hollande.
Presque trois mois jour pour jour après les terribles attentats du 13 novembre (130 morts, plus de 350 blessés), une majorité de députés a donc adopté le projet de révision de la constitution visant à inscrire l’état d’urgence et la déchéance de nationalité dans la loi fondamentale de la République. Ce vote ne fait pas que déshonorer les élus qui, sous la pression d’un pouvoir exécutif aux abois, ont approuvé une telle réforme. Il vient souligner combien une politique de la peur, méthodiquement construite, a envahi la quasi-totalité du champ politique, renvoyant le Parlement à ses pires heures, le réduisant à une chambre d’enregistrement du bon vouloir présidentiel...