Wikileaks a publié un document qui pointe du doigt les négligences en matière de santé du groupe Areva en Centrafrique. Relayée par France Inter, l'information a été niée en bloc par la multinationale de l'énergie nucléaire.
Selon les documents révélés par Wikileaks et relayés vendredi par Le Monde et France Inter, les conditions de santé des salariés d'Areva travaillant sur le gisement d'uranium de Bakouma, en Centrafrique, ainsi que la réhabilitation du site après son retrait du pays, ont été gravement négligées, notamment le personnel de forage qui travaillait sans aucune protection, étant pourtant en contact permanent avec les roches minéralisées en uranium.
Le rapport de Wikileaks recense aussi des témoignages d'ouvriers qui ont déclaré recevoir «des boues radioactives issues du forage directement sur leur corps, alors qu'ils ne portaient aucune protection anti-radiations».
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A ces allégations, le groupe nucléaire s'est empressé de nier en bloc : «nous rappelons très clairement et très fermement que les employés du site avaient des tenues de travail adaptées, et bénéficiaient de sensibilisations régulières aux enjeux de sécurité au travail et de radioprotection», a réagi un porte-parole d'Areva.
Selon les dires de la multinationale, un «suivi radiologique des salariés», avait été mis en place et les doses moyennes reçues par les 150 salariés locaux entre 2009 et 2011 étaient largement inférieures à la limite réglementaire centrafricaine et internationale».
Par ailleurs, le groupe est embourbé dans une obscure affaire d'abandon et de rachat de site ayant tourné au fiasco : En effet, il n'y a jamais eu d'exploitation minière en tant que telle du gisement de Bakouma, mais des travaux d'exploration et de préparation pour une mine à ciel ouvert, écrit Ouest France.
Le site avait été acquis par Areva en même temps que des mines en Afrique du Sud et en Namibie à l'occasion du rachat à prix d'or par le groupe français de la société minière canadienne Uramin.
Cette opération, conclue pour 2,5 milliards de dollars (1,8 milliard d'euros à l'époque), fait actuellement l'objet d'une enquête par la justice française, qui y voit une immense escroquerie.
Le «comité chargé de suivi du processus de retrait de la société Areva Ressources Centrafrique» évoque également de graves négligences dans la réhabilitation du site après son départ, faisant état de fosses «remblayées partiellement» ou «abandonnées à ciel ouvert». Des allégations qu'Areva a également nié dans leut totalité.
Des accusations de dissimulation de preuves sont également avancées par le comité qui affirme qu'Areva a «procédé volontairement au formatage des disques durs de tous les ordinateurs sur le site, au verrouillage du serveur et a emporté toute la documentation existante avant l'arrivée du comité sur le site», écrit-il.