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Le « plan B » et la faillite de la politique américaine en Syrie (MEE)

par Middle East Eye 4 Mars 2016, 18:31 Syrie Plan B USA Politique Faillite Impérialisme

L’épisode du « plan B » est le signe du nouvel échec des États-Unis dans l’élaboration de politiques sur la crise syrienne et révèle un schéma familier de division profonde

Le secrétaire d’État américain John Kerry a suscité des spéculations généralisées lorsqu’il a évoqué la semaine dernière, lors de son témoignage devant le comité des Affaires étrangères du Sénat américain, des « discussions significatives » au sein de l’administration du président américain Barack Obama au sujet d’un « plan B » en Syrie. Les spéculations ont également été alimentées par un « haut responsable » qui a déclaré à CBS News que les options envisagées comprenaient des « mesures "de type militaire" qui rendraient plus difficile la poursuite de l’assaut du régime et de ses alliés contre les civils et les rebelles soutenus par les États-Unis ».

Mais le « plan B » est plus compliqué que cela. Un reportage de la correspondante de CNN au Pentagone Barbara Starr datant du 26 février laisse peu de place au doute quant au fait que le tiroir des options politiques de l’administration est en réalité vide. Un « haut responsable américain » anonyme au Pentagone a reconnu que le « plan B » est en réalité « plus une idée qu’un plan d’action spécifique ». En d’autres termes, les décideurs en matière de sécurité nationale de l’administration pensent qu’il faut faire quelque chose de plus en Syrie, mais ne savent vraiment pas ce qui pourrait être fait dans l’immédiat.

Le responsable a affirmé que trois options étaient à l’étude, toutes loin d’être réalistes dans la situation actuelle : déployer davantage de forces spéciales américaines sur le terrain, intensifier l’approvisionnement en armes des combattants opposés au président syrien Bachar al-Assad et mettre en place une zone d’exclusion aérienne.

L’option de déployer plus de forces spéciales n’est pertinente que pour une stratégie de lutte contre le terrorisme visant le groupe État islamique, et non pour empêcher d’affaiblir davantage les forces anti-Assad. Les forces spéciales sont aujourd’hui en Syrie pour aider les YPG kurdes, unique allié fiable contre l’État islamique. Les envoyer dans des provinces pour combattre l’armée syrienne ou le Hezbollah reviendrait à aller démesurément trop loin.

Intensifier l’approvisionnement en armes des forces de l’opposition n’est pas possible tant que les Russes sont en mesure de couper la ligne d’approvisionnement entre la Turquie et Alep, à moins que les États-Unis soient prêts à entrer en guerre avec la Russie en essayant de parachuter les armes, ce qui impliquerait un conflit militaire direct avec les forces aériennes russes...

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