Entre phobie fiscale et amnésie élyséenne, nous voilà bien gouvernés… L'éphémère secrétaire d'Etat Thomas Thévenoud affirme dans son livre Une phobie française (Grasset), qui sort ce mercredi 30 mars, que ses déboires fiscaux étaient connus jusqu'au sommet de l'Etat bien avant qu'il n'entre au gouvernement. Sortant de son relatif silence dans ce livre en forme de plaidoyer, celui qui est redevenu député de Saône-et-Loire et a été exclu du PS y retrace son ascension et tente de justifier son progressif "évitement" des courriers, son autoproclamée "phobie administrative".
La scène qu'il raconte se serait déroulée dans le bureau du secrétaire d'Etat au Budget, au premier des neuf jours de Thomas Thévenoud au gouvernement, fin août 2014. "En avril, tu as failli être nommé déjà" et ça ne s'est pas fait "à cause de tes impôts" : "l'Elysée savait et, au dernier moment, ils ont fait machine arrière", lui aurait dit Christian Eckert. Pourquoi alors cette nomination en fin de l'été? "Ils ont dû oublier", aurait avancé le secrétaire d'Etat.
Thomas Thévenoud se met finalement à jour en réglant 41.475 euros au titre de ses impôts pour 2013. Mais Manuel Valls lui annonce qu'il doit quitter le gouvernement. "ll y en a d'autres qui ont des problèmes avec les impôts, leur patrimoine, leur ISF... Dans ton gouvernement, à l'Assemblée", aurait objecté le secrétaire d'Etat au Commerce extérieur. "Je m'en moque (...) La décision est prise", aurait répondu le Premier ministre, pour qui "le vrai problème" n'est pas tant la Haute autorité pour la transparence que des médias comme Le Figaro ou Mediapart "s'ils sortent quelque chose"...