32 ans après la mort du ministre du Travail sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing, de nouveaux éléments ne cessent d’apparaître. Les journalistes de France Inter et de 20 minutes révèlent d’intrigants témoignages.
Robert Boulin, ministre du Travail et de la Participation dans les années 1978-1979, avait été retrouvé mortdans cinquante centimètres d’eau dans un étang de la forêt de Rambouillet, dans les Yvelines, le 30 octobre 1979. La version officielle avait conclu au suicide.
Cependant, les journalistes de France Inter et de 20 minutes mentionnent les propos dérangeants d’un médecin, qui travaillait à l’époque comme médecin réanimateur au Service mobile d’urgence et de réanimation auprès des pompiers de Rambouillet et avait assisté à découverte du corps 1979. Selon lui, le corps de l’ancien ministre affichait des blessures indiquant clairement battu avant sa mort. En outre, ce médecin précise que le visage était «hors de l’eau» ce qui implique qu’il n’est «pas possible qu’[il se soit agit d’]un suicide».
Ayant arrivé sur place, le médecin avait vu une dépouille qui flottait encore «dans un coin de l’étang à cinq-six mètres de la berge […] où ce n’était pas profond du tout».
«On avait l’impression qu’il avait été placé mort dans l’eau, parce qu’il n’avait pas la position d’un noyé dans l’eau. A priori, il devait être mort avant. Un pompier a même fait la remarque : “Tiens, on a l’impression qu’on l’a apporté dans une malle”», a-t-il poursuivi en précisant que la position du noyé ressemblait plus à une personne assise mais penchée vers le bas.
«Il était dans l’eau, mais pas dans la position d’un noyé. Il était à quatre pattes, un bras en l’air et un autre vers le bas», a-t-il conclu.
Un autre témoin avait, dans un procès-verbal, assuré que Robert Boulin était accompagné de deux individus, dans son véhicule, peu de temps avant sa mort.
La raison pour laquelle ces témoignages ont été écartés de l’enquête pendant si longtemps reste mystérieuse.
L’affaire de Robert Boulin avait été classée dans les années 1980, et ce malgré les nombreuses plaintes de sa famille qui n’était pas satisfaite avec la version du suicide volontaire. Au regard de l’écho persistant de cette affaire, le gouvernement français avait enfin décidé de rouvrir l’enquête le 11 septembre 2015.