Une grand panneau représentant une Marianne matraquée par deux policiers, réalisée dans le cadre d’un festival de street art, a suscité de vives réactions dans le chef-lieu de l’Isère. Plusieurs personnalités ont fait part de leur « indignation ».
L’œuvre représente une femme à terre, tenant un drapeau bleu-blanc-rouge effiloché. Deux policiers anti-émeute, dont l’un tient un bouclier « 49.3 », s’apprêtent à la matraquer. Réalisée par l’artiste Goin, cette peinture, baptisée L’État matraquant la liberté, a été réalisée sur un mur proche de la gare dans le cadre du Grenoble Street Art Fest, festival de street art du chef-lieu de l’Isère, qui s’est tenu du 8 au 26 juin.
Une fresque qui a provoqué, ce week-end, de vifs reproches. « Je trouve ceci indigne », a ainsi réagi le directeur départemental de la sécurité publique, Patrick Mairesse, cité par le quotidien régional Le Dauphiné Libéré.
« Quand la collectivité locale finance, sur l’argent des contribuables grenoblois, une fresque réalisée dans le cadre d’un festival subventionné à hauteur de 25.000 euros, à la vue de tous, dans l’espace public, elle est responsable des messages passés. Par respect pour ceux qui nous protègent, il faut effacer immédiatement cette fresque inacceptable dans ce contexte », a souligné à son tour l’ancienne ministre socialiste Geneviève Fioraso. Pour Debout la France, cette fresque « de la honte » est « abjecte » et doit être retirée immédiatement par la municipalité.
Dans un tweet, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a affiché son « plein soutien aux policiers qui protègent chaque jour les Grenoblois » et a estimé que ces derniers attendaient du maire « qu’il leur dise ses regrets ». Plein soutien aux policiers qui protègent chaque jour les Grenoblois, et qui attendent d’ VvC EricPiolle qu’il leur dise ses regrets #fresque — Bernard Cazeneuve ( VvC BCazeneuve) 26 juin 2016
« On comprend la réaction de la police et d’autres, mais ça reste une œuvre d’art et l’art peut être subversif »
Mairie de Grenoble
« Nous, en tant que politiques, on s’interdit de vouloir gérer la création artistique », a-t-on répliqué au cabinet du maire, où on relève le « grand succès » du Grenoble Street Art Fest. « On comprend la réaction de la police et d’autres, mais ça reste une œuvre d’art et l’art peut être subversif », fait-on valoir. « L’art a vocation à créer du débat, voire de la polémique ».
Le responsable a précisé que la fresque contestée avait été réalisée sur un mur du quartier de la gare qui doit être détruit « dans les jours ou les semaines qui viennent » dans le cadre de travaux programmés.