La donne change en faveur d'Assad Press TV
Les évolutions militaires en Syrie portent à croire que la donne change à nouveau à l'avantage de l'Etat syrien, la situation ayant totalement échappé aux terroristes et à leurs sponsors. Les Etats-Unis et la Russie sont décidés, visiblement, à rompre le dialogue et à reprendre les combats.
Selon Rai al Youm, et son célèbre éditorialiste, Abdel Bari Atwan, "le bouclage de la ville stratégique de Manbij par les Kurdes de Syrie s'est avéré un réel succès, dans la mesure où ces derniers ont repris le contrôle de plus de cent villages de la banlieue stratégique d'Alep. C'est un coup fatal pour les daechistes à la fois sur le plan militaire et au point de vue du moral des troupes, puisqu'une grosse partie des voies d'approvisionnement de Daech en provenance de Turquie ont été coupées.
Le point le plus important dans cette affaire est ceci : les Kurdes avancent, secondés par l'aviation américaine alors que les forces de l'armée syrienne progressent vers Raqqa et que la force de mobilisation populaire et les forces de sécurité irakiennes réalisent à Falloujah de réelles avancées.
Les officiels américains ne tarissent pas d'éloges à l'endroit des Kurdes pour leurs succès militaires à Alep, sans tenir en compte des réticences d'Ankara. Erdogan a peur d'une montée en puissance du PKK et, par conséquent, des ambitions que pourront nourrir les Kurdes autour de ce qu'ils croient devoir être leur Etat autonome ou indépendant. Un Etat kurde syrien présente la menace la plus grande qui soit aux portes de la Turquie. Cette avancée kurde a d'ailleurs coûté cher au parti démocratique des Kurdes de Syrie, dirigé par Saleh Moslem, puisque la Turquie a mis son veto à sa présence aux pourparlers de Genève.
Cela signifie que les pourparlers de Genève sont interrompus et que la reprise peut ne pas avoir lieu de sitôt. Cela veut dire encore que les Etats-Unis et la Russie ont pour le moment renoncé à la solution politique, quitte à revenir à la guerre. Cette volonté peut se lire d'ailleurs à travers les propos de Riyad Hijab. Hijab a accusé comme toujours le gouvernement d'Assad d'avoir saboté les pourparlers. Mais il a oublié de souligner une chose : les évolutions sur le terrain ont fini par y isoler les puissances arabes et la Turquie, et la donne change trop rapidement en faveur de la Syrie, des Etats-Unis et de la Russie.
Il semblerait que Russes et Américains aient décidé de concentrer tous leurs efforts pour contrer les extrémistes d'al-Nosra, de Jaysh al-Fath et autres, ce qui va dans l'intérêt d'Assad. Un lourd silence règne dans le camp des anti-Assad, du côté d'Ankara, de Riyad et de Doha, signe que les choses échappent désormais à leur contrôle.