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Les faillites dans le pétrole ont atteint leur plus haut niveau depuis la crise (Zero Hedge)

par Tylen Durden 24 Juillet 2016, 20:57 USA Pétrole Faillite

Les faillites dans le pétrole ont atteint leur plus haut niveau depuis la crise (Zero Hedge)

Deux choses deviennent claires quand on analyse la santé financière de la production d’hydrocarbures aux États-Unis :

1) le secteur n’est pas du tout homogène, il présente un large éventail de santé financière ;

2) une partie du secteur semble agonisante, les bouées de sauvetage pourraient inclure des capitaux propres venant des marchés publics, des ventes d’actifs, des private equity ou des consolidations.

Si tout le reste échoue, le Chapter 11 [équivalent américain des tribunaux de commerce, NdT] pourrait être nécessaire. Voilà l’évaluation de Citi sur la révolution du schiste en Amérique, que les Saoudiens ont désespérément tenté d’écraser depuis plus d’un an maintenant.

Comme Citi et d’autres l’ont noté, un an ou deux après que nous avions longuement discuté de cette question, les producteurs non rentables aux États-Unis sont presque entièrement dépendants des marchés de capitaux pour leur survie. «Le secteur du schiste est maintenant financièrement sous stress-tests, exposant le secret caché du schiste : de nombreux producteurs de schiste dépendent d’injections du marché des capitaux pour financer leur activité courante, car ils ont dépensé sans compter leur trésorerie jusqu’ici», a écrit CitiGroup en septembre. Voici un aperçu de ce que veut dire la banque :

Bien sûr, tout cela fonctionnait bien dans un environnement caractérisé par des prix du pétrole brut relativement élevés et une politique monétaire ultra accommodante. Le coût du capital était faible et les investisseurs affamés de rendements étaient indulgents, permettant à l’industrie pétrolière des États-Unis de maintenir le forage et le pompage longtemps après qu’elle aurait du être en faillite. Maintenant, c’est selon l’adage il faut payer les pots cassés. Dans le sillage de la hausse de la Fed [des taux d’interêts, NdT], les High Yield [hauts rendements, NdT] capotent [ils ne sont plus refinançables, NdT] et comme UBS l’a noté au cours de l’été, «les industries liées aux matières premières pèsent 22,8% du total de l’indice du marché High Yield sur une base nominale pondérée ; les secteurs les plus risqués, concernés par un éventuel défaut (défini comme un défaut de paiement, une faillite ou une restructuration contrainte), pèsent 18,2% de l’indice et incluent les producteurs de pétrole et de gaz (10,6%), de métaux, les mines (4,7%) et les services autour du pétrole dont les industries d’équipement (2,9%)». Comme Bruce Richards, directeur général de Marathon Asset Management l’a déclaré à Bloomberg la semaine dernière, «le prix du baril de pétrole pourrait tomber en dessous de $30 en raison d’une surabondance de l’offre, et près d’un tiers des entreprises du secteur de l’énergie feront défaut au cours des trois prochaines années».

«C’est est la pire année non récessionniste que nous ayons jamais eue sur le marché des rendements élevés», a déclaré Richards. Il a dit que Marathon Asset Management, basée à New York, a ajouté des positions courtes sur les valeurs dans l’énergie.

Mis à part les gains de cette semaine, et en dépit d’une hypothèse largement erronée à propos de l’impact que la levée de l’interdiction d’exportation de brut d’Amérique aura sur l’index WTI (West Texas Intermediate), les fondamentaux sont ici un cauchemar. L’Irak pompe à des niveaux record, l’offre iranienne est prête à se déverser sur les marchés à partir du mois prochain une fois que les sanctions auront été levées, et l’OPEP a une politique complètement décousue. En outre, les producteurs vont aller au maximum de la limite du nombre d’emplois qu’ils peuvent supprimer et de la réduction des dépenses en capital (en fin de compte, vous devez conserver suffisamment de capital humain et de capacités financières pour rester opérationnel). C’est incontournable : les faillites arrivent.

Comme le note la Fed de Dallas dans ses dernières perspectives trimestrielles sur l’énergie, les risques de faillites sont maintenant à leur plus haut niveau depuis la crise et les choses semblent sombres pour l’avenir.


Voici les extraits du rapport :

De la Fed de Dallas

Le prix West Texas Intermediate (WTI) du pétrole brut a chuté d’environ 23% jusqu’ici, au quatrième trimestre. Les attentes ont évolué vers un prix plus faible en raison des perspectives de sanctions contre l’Iran qui sont susceptibles d’être levées au début de 2016, du fait aussi que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a abandonné toute prétention à gérer un plafond de production et que la baisse de production des États-Unis a ralenti. La surproduction des approvisionnements entraîne le prix du pétrole à un plus bas de dix ans. Le déséquilibre entre l’offre et la demande mondiale a provoqué son effondrement à des niveaux jamais vus depuis plus de dix ans. La production de pétrole mondiale dépassera la consommation d’une moyenne de 1,7 million de barils par jour (mb / j) en 2015, selon les estimations de décembre réalisées par l’Energy Information Administration (EIA). Cette offre excédentaire est plus élevée que lors de la crise financière asiatique et la Grande Récession. L’OPEP a gonflé les marchés avec près de 1 mb / j de plus cette année que ce que l’EIA avait initialement prévu en novembre 2014. En 2016, l’offre mondiale devrait dépasser la demande de 0,6 mb / j en moyenne (graphique 1).

Lors de la réunion de décembre de l’OPEP, la levée imminente des sanctions contre l’Iran a contribué à une dissonance de plus en plus audible au sein du cartel. La réunion s’est terminée par une déroute, et les ministres du pétrole ont abandonné toute prétention à définir un plafond de production pour la première fois depuis des décennies. Un large fossé a semblé se creuser entre l’Arabie saoudite et ses alliés du Golfe, d’une part, et l’Iran et les autres membres de l’OPEP de l’autre. Ces divisions sont provoquées par trois causes sous-jacentes.

Premièrement, il y a un profond désaccord sur la façon de s’adapter face à la mise à disposition des marchés du pétrole iranien, une fois les sanctions levées, alors que l’Arabie saoudite, l’Irak et d’autres cherchent à maintenir leurs parts de marché.

Deuxièmement, l’augmentation des tensions dans le conflit syrien ont aggravé les rivalités régionales.

Troisièmement, le faible prix du pétrole affecte différemment les pays membres en raison de leurs positions financières différentes. Ces causes sous-jacentes vont rendre improbable avant 2016 tout accord sur le rétablissement des plafonds de production ou toute autre action coordonnée par l’OPEP.

Les faillites dans le secteur du pétrole et du gaz ont atteint des niveaux jamais vus pour un seul trimestre depuis la Grande Récession. La baisse des prix du pétrole a prélevé une rançon importante sur les producteurs de pétrole et de gaz des États-Unis, en partie parce que beaucoup font face à des coûts de production plus élevés que ceux de leurs homologues internationaux. Au moins neuf sociétés de pétrole et de gaz aux États-Unis, qui représentent plus de $2 Mds de dette, ont déposé le bilan à ce jour au quatrième trimestre. Si les faillites continuent à ce rythme, d’autres peuvent suivre en 2016. Les entreprises en amont se sont également ajustées à ces bas prix du pétrole en réduisant les dépenses en immobilisations ; ces dépenses sont en baisse de 51% au quatrième trimestre 2014 par rapport au troisième trimestre 2015 (graphique 5).


Goldman Sachs a prévenu au début du mois: «… Nous réitérons notre préoccupation qu’un stress financier peut se révéler trop faible et trop tardif pour éviter au marché d’avoir à effacer cette surproduction par un stress opérationnel avec des prix proches des coûts de production pour forcer des réductions de production, probablement autour de $20 le baril

Traduit par Hervé, édité par jj, relu par Diane pour le Saker Francophone

Note du Saker Francophone

Cet article provient d’un article de dedefensa qui vient d’ajouter l’élément énergétique et sa composante financière comme un élément du tableau de la grande crise d’effondrement du système.

Autant on peut imaginer des discussions de couloir plus ou moins secrètes dans les réunions du Bilderberg, de la Trilatérale ou du CFR pour orienter le projet mondialiste, autant il semble difficile de penser qu’un petit cercle restreint peut contrôler efficacement la machine financière ou énergétique. Voila donc bien des sources de crises à venir ou déjà en cours à surveiller comme le lait sur le feu.

Pour les détails de la corrélation entre énergie et dette, je vous renvoie à un article de Gail Tverberg.

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