L'ancienne garde des Sceaux défend sa politique pénitentiaire après les déclarations du Premier ministre à la prison de Nîmes...
Christiane Taubira montre les crocs. L'ancienne garde des Sceaux revient dans le Canard enchaîné de cette semaine sur les « contradictions » du gouvernement en matière pénitentiaire, prévenant qu'elle peut « devenir méchante ».
L'ex-ministre de la Justice avait tweeté le 10 août pour défendre sa politique pénitentiaire, après une visite de Manuel Valls à la prison de Nîmes, au cours de laquelle il avait affirmé qu'en la matière, « le gouvernement agit, et tout particulièrement depuis que Jean-Jacques Urvoas est garde des Sceaux ».
Il ne « faut pas me chercher »
Revenant sur cet épisode, Christiane Taubira affirme au Canard avoir été « archi-correcte », mais qu'il ne « faut pas (la) chercher ».
Pointant les « contradictions » du Premier ministre et de son successeur, elle affirme qu'elle a dû « (s) e battre pour obtenir le milliard nécessaire » à son plan de création de 9.700 nouvelles places de prison. Même, « à plusieurs reprises, Manuel (Valls lui) a demandé de retarder l'ouverture de chantiers de trois ou quatre mois, histoire d'accorder une petite respiration de trésorerie au budget de l'Etat », accuse-t-elle.
« Je vais m'engager dans la campagne »
« Il ne faut pas que ces deux-là jouent à me faire la guerre ! Il y a eu en faveur de ma politique une dynamique collective, je ne vais pas laisser piétiner tout ça ! Je peux devenir méchante ! », menace-t-elle.
Et d'ajouter, alors que les grandes manœuvres en vue de 2017 ont commencé : « Je vais m'engager dans la campagne, mais, comment, je ne le sais pas encore. Je suis très sollicitée par des milieux divers, mais je ne ferai rien en catimini ».
Christiane Taubira est notamment invitée à participer à l'université d'été des frondeurs à La Rochelle, les 10 et 11 septembre. Vendredi, son entourage a indiqué qu'elle avait « réservé sa réponse ».