Selon les révélations des journalistes du Telegraph, la police britannique aurait eu assez de preuves pour arrêter le controversé Anjem Choudary depuis plusieurs années mais les services de renseignement intérieur les en ont empêché.
L’histoire d’Anjem Choudary a pris un nouveau tour. Presqu’une semaine après l’annonce de la possible condamnation du prédicateur islamiste à 10 ans de prison le 6 septembre, il se trouve qu’il aurait pu être arrêté il y a des déjà plusieurs années. Si cela ne s’est pas fait, c’est que les services britanniques de renseignement intérieur, le MI-5, s’y sont opposés.
«Ce n’est pas comme ça qu’on traite les criminels de ce calibre», a fait savoir le MI-5, en précisant qu’il était une personne «vitale» dans les enquêtes sur plusieurs crimes, mais sans pour autant révéler lesquels, rapportent les journalistes du Telegraph.
«Voilà ce qu’ils faisaient constamment : alors que la police avait beaucoup de preuves, les services de sécurité l’arrêtait car Choudary était l’une des personnes qu’ils suivaient», précise une sources des services britanniques de contre-terrorisme.
Anjem Choudary est connu dans la société britannique depuis longtemps. Il habite en Grande-Bretagne depuis 20 ans et a participé à au moins 15 attaques terroristes. En 2009, il a appelé à la lapidation des homosexuels. En 2012, il a proposé de remplacer le Palais de Buckingham par une mosquée. Interrogé sur la chaîne américaine Fox News en 2013, il a appelé à expulser tous les juifs de Palestine. Il est aussi soupçonné d'avoir influencé plusieurs terroristes, notamment Michael Adebolajo, l’auteur du meurtre en pleine rue du soldat britannique Lee Rigby, en mai 2013. Anjem Choudary aurait aussi endoctriné Mohamed Emwazi, le terroriste de l'Etat islamique qui avait décapité en août 2014 le journaliste américain James Foley, alors otage de l'organisation en Syrie.
Aujourd’hui, les services britanniques de lutte contre le terrorisme reprochent au MI-5 de ne pas les avoir laissés passer à l’action plus tôt.