Prétendant que les frappes des Etats-Unis contre Daech en Libye contribuent aussi à la sécurité de l’Europe et de l’Italie, la ministre italienne de la Défense a indiqué que Rome autoriserait Washington à utiliser ses bases et son espace aériens, si la demande lui en était faite.
L'Italie est prête à ouvrir sa base aérienne de Sigonella en Sicile aux avions américains pour des raids en Libye contre le groupe djihadiste Etat islamique (Daech), a récemment annoncé la ministre italienne de la Défense Roberta Pinotti.
"Le succès du combat contre les bastions terroristes de Daech est d'une importance fondamentale pour la sécurité non seulement de la Libye, mais aussi de l'Europe et de l'Italie", a affirmé Mme Pinotti.
L'expert militaire coopérant avec les éditions Analisi Difesa et Libero, Mirko Molteni, a regretté dans un entretien avec Sputnik que l'Italie ait une fois encore suivi aveuglement les Etats-Unis en s'impliquant dans la guerre en Libye.
"Techniquement, c'est pratiquement une guerre. L'ingérence de l'Italie en Libye aggrave la menace qui est déjà considérable. Depuis un certain temps, Daech menace de perpétrer des attentats sur le sol italien, surtout à Rome, capitale du monde catholique", a précisé l'expert.
Et d'ajouter l'éventuelle utilisation des bases militaires italiennes par la coalition ne ferait qu'augmenter cette menace.
"Tout cela peut dissiper définitivement l'illusion des Italiens d'être en sécurité face aux terroristes", a prévenu M.Molteni.
Selon ce dernier, force est de constater que l'Italie n'a pas de voix au sein de l'Otan, et la servilité de Rome est en fait la tendance de ces dernières décennies.
En 2011, l'Italie de Silvio Berlusconi n'a pas empêché les frappes aériennes contre le régime de Mouammar Kadhafi, initiées par le président français de l'époque Nicolas Sarkozy. Cette erreur historique a déstabilisé la Libye, alors que l'Italie a emboité le pas à Paris et à Washington.
Les Etats-Unis sont en train de mener des frappes aériennes contre des positions de Daech à Syrte en Libye, à la demande du gouvernement d'union nationale (GNA) dirigé par Fayez al-Serraj depuis Tripoli, tout en ignorant le parlement siégeant à Tobrouk.
Rappelons que ni l'espace aérien ni les bases italiennes n'avaient encore été utilisés pour les raids.