Le 16 aout, le sénateur démocrate, Chris Murphy, dénonçait ouvertement sur CNN la politique étrangère de l'administration Obama en déclarant au sujet des atrocités saoudiennes qu'il y avait une "empreinte étatsunienne derrière chaque vie civile perdue au Yémen". Il en a même appelé au Congrès à débattre sur les décisions du gouvernement Obama au Yémen ajoutant que "non seulement des civils étaient tués par milliers, mais que l'Etat islamique et al Quaïda grandissent dans la guerre civile et [sont une] menace potentielle pour les États-Unis,". Puis il a ajouté que le Congrès n'avait pas débattu de cette guerre et n'avait pas autorisé l'administration Obama à faire cette guerre. Il s'agit d'une action de politique étrangère "non autorisée" par le Congrès, dénonçant un support "non autorisé" aux bombardements saoudiens qui augmente le ressentiment anti-étatsunien. Le sénateur Murphy a dénoncé cette guerre contre les Houthis qui ne représentent pas de menaces directes pour les USA. Il a évoqué le soutien multiforme apporté par les Etats-Unis au Yémen : forces spéciales, ravitaillement aérien, aide au ciblage lors des bombardements, fournitures de munitions aux Saoudiens pour les bombardements... "Sans le soutien des Etats-Unis, les Saoudiens ne pourraient pas réaliser ces bombardements" a-t-il ajouté.
Ce sont des accusations très graves de la part d'un sénateur démocrate envers Obama and Co. Un débat doit avoir lieu au Congrès en septembre pour savoir si les ventes d'armes US seront toujours autorisées envers les Saoudiens.
Le lendemain de cette intervention, le New York Times titrait dans un éditorial "les Etats-Unis sont complices du carnage au Yémen" et dénonçait la couverture par l'administration Obama des atrocités commises par la coalition saoudienne au Yémen en demandant un retrait des forces spéciales US ainsi qu'un débat au Congrès sur les livraisons massives d'armes aux Saoudiens qui multiplient crimes de guerre sur crimes de guerre. Ce débat était déjà prévu pour septembre prochain mais pourrait aller plus loin que l'objectif initial en remettant en cause l'action de l'administration Obama au Yémen.
Quelques jours plus tard, l'administration Obama a promis de rapatrier des forces spéciales qui combattent au Yémen auprès des Saoudiens. Le grand public apprenait ainsi que des forces spéciales US avaient été déployées par le Pentagone au Yémen au côté de ceux qui sont accusés "des pires crimes de guerre en 2015" par Human Rights Watch dans un soutien illégal non avalisé par le Congrès US.
C'est un peu un coup de semonce aux Etats-Unis et il semble que les médias US se soient subitement réveillés ... A suivre !
P.S : SLT couvre ces informations depuis mars 2015, date d'entrée en guerre de la coalition saoudienne contre le Yémen avec le soutien des USA, d'Israël, de la Grande-Bretagne et de la France.