"On a sorti Gbagbo, on a installé Ouattara" Sarkozy. [Les aveux de Sarkozy : « On a sorti Gbagbo, on a installé Ouattara » (Press Ivorian)].
« La réouverture des résultats de l`élection (de Côte d'Ivoire en 2010, ndlr) serait une grave injustice et un précédent fâcheux. L’Union Africaine (UA) ne reviendra pas en arrière. Il y a des gens qui demandent de recompter les voix. Les opinions sont libres. Les gens sont libres de dire ce qu’ils veulent. Mais, nous, notre position est claire », Jean Ping (à la 16e session ordinaire de l`Union africaine, l'UA).
A la suite de la France, l'UE a appelé à un recompte des votes suite aux fraudes électorales massives observées dans le fief du dictateur françafricain Ali Bongo. En effet, dans son fief du Haut Ogoouè il y a eu 99.93% de votants et des résultats qui semblent complètement aberrants. Mais cette volonté de démocratie et de transparence de la part de la France et l'UE avait laissé place à une volonté de guerre lorsque le démocrate Laurent Gbagbo avait demandé dans les mêmes circonstances un recompte des voix face au candidat françafricain Ouattara soutenu par le terrible duo Sarkozy-Fillon et l'armée française. En effet dans les fiefs de Ouattara, lors des élections de 2010 en Côte d'Ivoire, la participation avait atteint plus de 95% et des fraudes massives avaient été enregistrées qui furent reconnues par le gouvernement Ouattara quelques années plus tard.
A la tête de l'Etat français, Sarkozy et Fillon avaient lancé une terrible guerre contre la Côte d'Ivoire soutenant les troupes de Ouattara qui ont commis un génocide à Duékoué, puis bombardant massivement Abidjan et arrêtant Laurent Gbabo pour le transférer à la prison coloniale de la CPI. Et ces crimes contre l'humanité furent soutenus par l'Union européenne bien sûr.
Comment comprendre que dans les mêmes conditions la France et l'UE demandent un recompte des voix au Gabon ? Sans doute parce que le candidat Jean Ping a toujours défendu les intérêts de Paris. A présent il les défend beaucoup plus que le dictateur installé par Paris au cours d'élections truquées en 2009.
La moralité ? Lorsque la France et son soutien européen ne peuvent installer un de leurs pions à la tête d'un pays du pré-carré françafricain, ils sont prêts à utiliser tous les moyens pour parvenir à leurs fins soit de manière démocratique soit par les armes en soutenant les pires crimes contre l'humanité avec la complicité de leurs chiens de garde médiatique. On se rappelle également comment le chef de guerre français, François Hollande, s'était débarrassé de Bozizé en Centrafrique en soutenant en sous main le coup d'Etat organisé par le dictateur françafricain tchadien contre le dictateur françafricain Bozizé via les terribles milices des Séléka.
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Que les pions françafricains installés par Paris dans son pré-carré se tiennent avertis, si ils venaient à ne plus défendre les intérêts français, ils pourraient être abandonnés sur le bas côté avec perte et fracas.
Quant aux panafricanistes qui auraient pris le pouvoir démocratiquement, ils peuvent s'attendre à être envoyés en prison à la CPI voir pire. Les bonnes vieilles méthodes (néo)coloniales que François Fillon, ancien premier ministre français, glorifie comme un "partage de culture". Un vaste système de prédation économique et militaire légitimé au plus haut niveau politique et médiatique français avec la bénédiction des instances de l'Union européenne.
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