Les soldats israéliens d’origine éthiopienne ont menacé mercredi de ne plus répondre aux convocations des troupes réservistes, en réaction aux propos racistes du chef de la police de l’occupation, Roni Alsheikh, rapporte la chaîne Arutz 10, cité par i24.
Des militaires de différentes unités d’élites ont fait part de leur intention de recourir à la désobéissance civile dans une lettre adressée au chef de l’armée d’occupation Gadi Eisenkot, après qu’Alsheikh eut estimé "légitime" de se méfier davantage des Israéliens issu de cette communauté mardi.
"Nous en avons marre que l’Etat nous demande de continuer d’honorer un contrat qui stipule que nous sommes des citoyens avec des devoirs, mais sans droit", a déclaré un réserviste dans la lettre.
Les récents propos d’Alsheich ont heurté les Israéliens d'origine éthiopienne et au-delà. Originaires ou descendants de juifs d'Ethiopie, ils forment une communauté forte de 135.000 membres (sur une population d'environ huit millions) qui se plaint de discrimination et dénonce les abus de la police à son égard.
"Toutes les études de criminologie à travers le monde, sans exception, prouvent que les immigrés sont davantage impliqués dans la criminalité que d'autres", a dit le chef de la police mardi à Tel-Aviv devant l'association des avocats.
Elles montrent aussi que les taux de criminalité sont plus élevés chez les jeunes, a-t-il dit.
L'Association israélienne pour les Ethiopiens juifs a exigé "la démission immédiate du chef de la police".
"Ces déclarations sont intolérables. Non seulement nous ne sommes pas des immigrés, mais en plus il ne fait que renforcer les préjugés qui présentent tous les jeunes de notre communauté comme des délinquants et des criminels", a indiqué la porte-parole de l'association.