Le Think Tank américain "Rand" estime dans une récente analyse que l'accord nucléaire iranien n'inquiète plus Israël, qui est désormais aux prises avec "l'intifada aux couteaux" et "la crise syrienne".
En 24 pages, l'institut fait un récapitulatif de la position israélienne après la signature de l'accord nucléaire et écrit : "Après avoir inclus pendant des années le dossier nucléaire iranien du nombre de ses principaux soucis sécuritaires et en dépit des mois de violente polémique entre Tel-Aviv et Washington, l'accord nucléaire s'est transformé en une réalité et a été écarté à ce titre du discours politique et militaire israélien."
"Il va sans dire que l'Iran inquiète toujours Israël mais ce n'est plus désormais son accord nucléaire avec l'Occident qui cristallise le gros de ses soucis. Les Israéliens s'inquiètent surtout de la troisième intifada et de ses impacts et se préparent en fonction de cela. L'autre priorité sécuritaire d'Israël est la crise syrienne. La Syrie monopolise tous les débats au sein de l'appareil sécuritaire israélien. Certes Israël ne pense plus, du moins pour le moment, à lancer des frappes contre les sites nucléaires iraniens, mais il continue à se battre contre l'Iran en Syrie."
Et Rand de prodiguer des conseils à Washington en ce sens : "Les autorités américaines devront définir les lignes rouges israéliennes au cours de leurs négociations avec les Russes. La crise syrienne ne semble pas près de connaître une solution immédiate, toujours est-il qu'il faudrait agir de sorte que les forces iraniennes ou celles du Hezbollah ne s'installent pas définitivement aux portes d'Israël. D'ici dix ans, les États-Unis sauront mettre à la disposition des Israéliens des informations au sujet des évolutions de l'accord nucléaire. Les programmes non-nucléaires iraniens aussi pourront faire l'objet de réunions régulières entre les services de renseignement américain et israélien, surtout les missiles iraniens dont les détails intéressent Israël."