L’administration américaine a discrédité un marchand d’armes afin de blanchir la candidate à la présidence. Ce dernier a raconté son expérience.
L'administration du président américain Barack Obama a tenté de dissimuler le rôle d'Hillary Clinton dans les fournitures secrètes d'armes aux rebelles libyens en 2011 pour ne pas compromettre sa réputation et ses chances de remporter l'élection présidentielle, communique la chaîne de télévision Fox News.
Dans une interview télévisée, Marc Turi, commerçant d'armes de 48 ans contre lequel les accusations ont été abandonnées après une enquête de 5 ans, s'est qualifié de « bouc émissaire ».
« Je suis sûr à 100% qu'on a fait de moi un bouc émissaire, qu'on m'a discrédité, qu'on a tout fait pour protéger leur prochain candidat à la présidence », a dit M.Turi, au centre d'une enquête qui a coûté au gouvernement 10 millions de dollars.
« Les dépositions des officiers de la CIA, actifs et à la retraite, ont été classées. Si elles avaient été rendues publiques même partiellement, cela aurait ouvert la boîte de Pandore. Le gouvernement n'aurait aucun moyen de se disculper, surtout en cette année électorale », a-t-il noté.
Marc Turi dit avoir été « ciblé par l'administration Obama » et qu'il a tout perdu : « ma famille, mes amis, mon entreprise et ma réputation
Dans une interview accordée il y a un an, Marc Turi avait accusé Washington d'avoir armé illégalement les rebelles libyens à l'époque du printemps arabe. Il a fourni en qualité de preuves des documents et des courriels échangés avec des membres du Congrès des Etats-Unis et des employés du Pentagone et du département d'Etat. Selon lui, le Pentagone et le département d'Etat fournissaient des armes à leurs alliés au Qatar, d'où elles étaient ensuite transférées secrètement en Libye.
En 2011, le département d'Etat a délivré à des entreprises privées plus de 86 000 licences de vente d'armes à des Etats étrangers. En 2014, Marc Turi a été accusé d'avoir enfreint les modalités de contrôle des exportations d'armes et d'avoir livré illégalement des armes au Qatar et aux Emirats arabes unis. La défense affirmait qu'il était un intermédiaire dans un marché secret entre le gouvernement des Etats-Unis et les rebelles libyens.