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Cameroun: Gouvernance, quand Paul Biya dirige le pays depuis l'étranger Par Armand Ougock Koaci.com
Paul Biya 83 ans, dont 34 au pouvoir, a signé un décret ce jeudi soir. Le Texte du président intervient depuis l'étranger où il se trouve, quelques jours après la fin de la 71e session de l'assemblée générale de l'Onu, prétexte officiel de son voyage. Contrairement aux autres chefs d'Etat qui ont regagné leurs pays, Paul Biya est encore hors du Cameroun.
Depuis l'étranger où il se trouve, le chef d'Etat, a signé un décret qui nomme David Koulbout Aman, préfet du département du Dja et Lobo, région du Sud, dont le président est originaire.
Le nouveau préfet remplace Bernard Marie Mba limogé. Les raisons officielles de ce limogeage, n'ont pas été données. Toutefois, des informations puisées à la source judiciaire par KOACI, font savoir que le préfet est limogé pour son implication dans le scandale financier, lié aux indemnisations des populations riveraines, autour du barrage de Mekin.
Le scandale a pris les allures d'une affaire d'Etat. Il éclabousse les plus hautes personnalités de la République, dont les noms sont cités par la presse locale.
Le préfet, apprend-KOACI, pourrait être inculpé dans les prochaines semaines, voire, dans les jours à venir.
L'on évoque également les relations tendues entre le préfet et le maire de Sangmélima, ce dernier est aussi le neveu du président de la République.
Les observateurs avertis, font remarquer que ce n'est pas la première fois que le président de la république, signe un texte important depuis l'étranger.
Dans son ouvrage, « Le secrétaire général de la présidence de la République au Cameroun. Entre mythes, textes et réalités », Jean Marie Atangana Mebara, un ancien secrétaire général de la présidence de la République aujourd'hui incarcéré à la prison centrale de kondengui à Yaoundé, pour des faits d'atteinte à la fortune publique, fait savoir que le président exige parfois le déplacement des hauts commis de l'Etat, ou de ses proches collaborateurs, quand il souhaite les consulter ou avoir leurs avis sur la marche des affaires.
Armand Ougock, Yaoundé
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