Les titres à la une (de la presse occidentale) "John Kerry appelle à l'enquête sur les crimes de guerre de la Russie et de la Syrie suite aux bombardements contre Alep". John Kerry est fâché que l'armée syrienne soit sur le point de prendre l'est d'Alep. Il est fâché parce que les États-Unis n'ont aucune force viable pour l'arrêter. Il est fâché parce qu'Assad est toujours au pouvoir. Il est fâché qu'Assad ait des alliés en Russie, en Iran et au Hezbollah. Il est fâché que le discours sur les armes chimiques n'ait pas fonctionné sur Assad. Il est fâché que les États-Unis n'aient pas commencé d'attaque aérienne massive sur les infrastructures de la Syrie et sur son armée en 2013. Il est fâché qu'aucune force viable des rebelles "modérés" n'existe. Il reporte sa colère sur la Russie.
Kerry attaque la Russie avec des charges fausses parce que ses autres options sont inacceptables. Il agit comme si l'attaque d'une ville pour gagner une guerre est soudainement devenue un crime de guerre, aujourd'hui, en 2016, à Alep. Il agit comme si ce n'était pas un crime pour l'Arabie Saoudite d'attaquer le Yémen, pour l'OTAN d'attaquer la Libye et pour les États-Unis d'attaquer l'Irak et l'Afghanistan (alors que la Russie défend la souveraineté syrienne à la demande du pouvoir en place, NdT). Il agit comme si la désignation morale d'actes de guerre a changé résolument à partir du moment où les États-Unis ont impitoyablement bombardé le Viêt-Nam, le Laos et le Cambodge (contre les pouvoirs en place, NdT). Ceci s'est déroulé il y a 45 années. Le passage au 21e siècle signifie-t-il qu'un acte de guerre qui était toujours dans l'arsenal de meurtre de l'humanité est soudainement devenu un crime de guerre ? S'il en est ainsi, alors les États-Unis seront les premiers jugés.
Kerry est si fâché et si frustré qu'il lance une salve de propagande pour obtenir ce qu'il ne peut pas gagner sur le champ de bataille. Il attaque la Russie et la Syrie sur des raisons qui s'appliquent à Israël, aux États-Unis et à l'Arabie Saoudite au 21e siècle. Est-ce cela aussi la cécité ? Est-ce qu'il a aussi la confiance du public étatsunien et celles des médias qui ne l'ennuieront pas sur ces sujets parce qu'il a obtenu un sauf conduit jusqu'ici ? Est-ce pour cela que dans cette présidence de canard boiteux, il n'hésite pas à exprimer sa frustration et envoyer de violents coups de poing là où il peut ?
Kerry veut que la Russie et la Syrie n'attaquent pas les djihadistes qui occupent l'est d'Alep, mais ces djihadistes sont associés à al Quaïda et l'EI et/ou le fondamentaliste Islamique semblable de groupes armés.
Kerry est sacrément embarrassé. Les États-Unis ont signé une résolution de l'ONU juste il y a 10 mois qui appelait aux attaques contre ceux-ci. Kerry est cité dans ce document en déclarant "le test est maintenant de battre les terroristes et de mettre la Syrie sur la route de la transition politique prévue dans le Communiqué de Genève." Le document lui-même "réaffirme son appel dans la résolution 2249 (2015) pour les États membres d'empêcher et de supprimer les actes de terrorisme engagés spécifiquement par l'État Islamique en Irak et au Levant (Etat islamique, aussi connu comme Daesh), le Front Al-Nosra et tous les autres individus, les groupes, les entreprises et entités associées".
La confusion de Kerry a une origine simple. Il veut évincer Assad du pouvoir et les seules forces capables de réaliser cela sont les forces djihadistes qu'il veut aussi sortir du jeu. Il doit choisir entre l'un ou l'autre. Il a choisit de soutenir les djihadistes, aussi généralement appelé terroristes. Ce choix a été en vigueur pendant des années. Les armes étatsuniennes vendues en Arabie Saoudite sont fournies aux djihadistes. Les djihadistes ont été recrutés dans beaucoup de nations au-delà des frontières de la Syrie. La Turquie a participé...
Source :
- Lew Rockwell Kerry’s Anger as Assad Poised to Win; the U.S. Still Serves Israel and Saudi Arabia