"Nous sommes venus, nous avons vu … il est mort "s'est vantée la Secrétaire d'État hilare, Hillary Clinton, lors d'une conversation sur le renversement du leader libyen Muammar Khadafi par l'Occident.
Bien sûr, elle, paraphrasait sans honte la célèbre phrase de César. Mme Clinton, qui semble être promise à être la prochaine présidente des Etats-Unis, devrait avoir été plutôt plus prudente au lieu de reconnaître, endosser et admettre le meurtre de Kadhafi.
Cette semaine marque le cinquième anniversaire de la mort horrible de Khadafi. Le leader libyen s'enfuyait dans un convoi pour atteindre un territoire tribal amical quand des avions de guerre français et un drone étatsunien ont attaqué et détruit les véhicules. Blessé, Khadafi a rampé dans une conduite d'évacuation où il a été capturé par des rebelles soutenus par la France et les États-Unis.
Khadafi a été sévèrement battu, violé analement avec un long couteau. Et au moins deux balles ont finalement par abréger sa souffrance. Ainsi fini la vie haute en couleur de l'homme qui a voulu être le second Nasser et le leader d'un monde arabe uni. Sa mort constitue un avertissement à d'autres leader qui essayerait de défier le statu quo étatsunien au Moyen-Orient.
J'ai été invité à interviewer Khadafi en 1987 à Tripoli. Cela un an après l'année 1986 où des bombardements étatsuniens sur sa maison visaient à assassiner Khadafi, qui fut décrit par le président étatsunien Ronald Reagan comme "le chien enragé du Moyen-Orient." Mais cette nuit là, 'le Guide', comme il aimait être appelé, était allé à sa tente bédouine dans la cour et a ainsi échappé à la mort - pour peu de temps.
Les États-Unis ont largué une bombe sur la maison de Kadhafi détruisant le toît de la maison de Kadhafi pour s'effondrer directement sur le lit où Khadaffi dormait d'habitude, souvent avec sa fille adoptive de deux ans. La fille est morte.
Khadafi m'a mené par la main sur la maison en ruines, me demandant "pourquoi M. Eric les Etatsuniens ont-ils essayé de me tuer ?" J'ai expliqué : son support aux Palestiniens, à Nelson Mandela, à l'armée républicaine irlandaise et aux séparatistes basques. Pour Khadafi, ils étaient tous des combattants légitimes de la liberté. Je l'ai réprimandé de ne pas soutenir les mujahadin afghans se battant alors contre l'occupation soviétique qui eux étaient des combattants pour la liberté réelle.
Khadafi ou au moins son chef des services secrets, Abdullah Senoussi, a été accusé d'être impliqué dans l'attentat d'un UTA français et un avion de ligne étatsunien de la Pan Am. La Libye a financé des mouvements anti-français au Sahel et en Afrique occidentale dominée par Paris.
Le Tchad est devenu un point de tension entre Paris et Tripoli. L'ancien responsable des services secrets français, le compte Alexandre de Marenches, m'a dit que le président de la France, Francois Mitterand, lui avait ordonné de faire exploser le jet personnel de Khadafi, et qu'il a ensuite changé d'avis. Les Britanniques ont aussi essayé de tuer Khadafi au moyen d'une grande voiture piégée dans Benghazi.
Finalement, la Libye a réussi à enterrer la hache de guerre avec ses adversaires occidentaux, quoique Khadafi soit resté fortement gênant pour les anciens pouvoirs coloniaux et un critique féroce des Saoudiens qu'il a dénoncé comme les voleurs des ressources arabes et les traîtres des Palestiniens...
Source :
- The Unz Review Kadhafi's murder
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