Paris douteux pour Bongo Canard enchaîné, 12.10.16
EXACTIONS policières et militaires, tortures, disparitions, arrestations arbitraires. Le bilan de l'après élection présidentielle au Gabon est sinistre : les chiffres vont de trois à ... une centaine de morts. Auteure d'un rapport sur les violences postélectorales, la pédiatre Sylvie Nkoghe-Mbot, présidente de l'ONG hippocrate, a été arrêtée le 6 octobre. Sa famille n'a aucune nouvelle.
Ali Bongo, qui a proclamé sa réélection en dépit des résultats ubuesques, ne perd pas pour autant le sens de l'humour. Il vient d'annoncer qu'il engageait le pays dans le "processus exigeant de la démocratie" !
Et surtout, il ajoute qu'il mandate un trio d'avocats français pour déposer une plainte pour crimes contre l'humanité à l'encontre de son challenger, Jean Ping ! Piquante accusation, alors que Bongo contrôle d'une main de fer, et ce depuis sept ans, l'appareil répressif. Parmi les trois défenseurs d'Ali, précise "l'Express" (23/9), se trouve Maître Patrick Klugman. Un véritable spécialiste des démocraties étrangères puisqu'il est adjoint (PS) chargé des relations internationales de la maire de Paris, Anne Hidalgo.
Les grandes causes trouvent toujours des hommes de conviction pour les défendre.