"Je connais personnellement beaucoup de républicains qui n'avoueront pas qu'ils vont voter pour Trump. Je n'aime pas moi-même le dire".
Les électeurs qui penchent pour Donald Trump sans oser l'avouer sont-il la botte secrète du candidat républicain pour entrer à la Maison Blanche le 8 novembre ? Par définition difficiles à repérer et à quantifier dans les enquêtes d'opinion, ces voix pourraient s'avérer décisives dans un scrutin qui s'annonce serré.
Devant la Maison Blanche, Thomas Hudson, 64 ans, avoue du bout des lèvres avoir voté Trump et ajoute aussitôt avoir "mauvaise conscience". Ce républicain pur jus est d'habitude "très fier" de dire pour qui il a voté.
Comme cet ancien combattant, 27 millions d'Américains ont déjà voté par anticipation, une pratique autorisée dans de nombreux Etats.
Les experts s'interrogent sur le poids véritable de ces électeurs qui avancent masqués et s'ils pourraient générer, comme le vote inattendu des Britanniques en faveur d'une sortie de leur pays de l'Union européenne (Brexit), un effet "Bradley". Tom Bradley, candidat noir au poste de gouverneur de Californie en 1982, perdit l'élection alors qu'il était donné largement gagnant dans les sondages car beaucoup d'électeurs n'avaient pas osé dire à l'époque qu'ils voteraient contre lui, de peur d'être accusés de racisme...