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[Vidéo] Assassinat ciblé. Voici comment la France a assassiné l'un des plus grands leaders nationalistes africains (Afrikamag)

par Afrikamag 4 Novembre 2016, 03:40 Félix Moumié Assassinat France William Bechtel Cameroun Françafrique DGSE Colonialisme UPC Articles de Sam La Touch

Félix Moumié reste dans la mémoire collective comme un personnage peu connu, auprès des noms longtemps claironnés comme ceux de Lumumba, de Cabral, ou encore de son compatriote Um Nyobé. Mais en fouillant dans son histoire et son parcours, on remarque qu'il est l'une des figures emblématiques de la lutte anti-coloniale en Afrique. Et plus particulièrement chez lui au Cameroun.

Né en 1925, ce médecin brillant, à une époque où on n'en trouvait presque pas, a décidé de donner tout ce qu'il avait pour soigner son pays des maux de la colonisation. Avec son parti l'UPC, il voulait l'indépendance et la réunification immédiate. Statut particulier pour un pays partagé entre les Français et les Anglais.

L'Union des Populations du Cameroun (UPC) crée en 1948 par Um Nyobé, de son retour à une conférence de la RDA à Bamako organisé par Houphouët Boigny. A cause de son influence grandissante, elle a été interdite par la France en 1955. Moumié était déjà en 1952, le Président de l'UPC. Alors qu'il n'avait que 27 ans. A la mort de Um Nyobé en 1958, il reste le leader charismatique de ce parti nationaliste.

L’armée française combat de toutes ses forces les militants de l’UPC j

L'armée française combat de toutes ses forces les militants de l'UPC jusque dans les coins les plus cachés des villages. Un rapport secret révèle que des dizaines de milliers de camerounais auraient été tués et enterrés dans les fosses communes.

Conscient de la situation, Félix Moumié s'exile. Il entre en contact avec les chinois pour acheter des armes afin de renforcer les milices armées dans son pays contre la France. Les services de renseignements français le pistent jusqu'à Genève. Ils ont pour mission d'en finir avec lui. Un ordre de Michel Debré avec le conseil de Foccard. Les mercenaires se présentent sous le couvert des journalistes. Ils demandent un échange à Moumié dans un restaurant. Et finissent par l'empoissonner. Moumié meurt un 3 novembre 1960. Alors que son pays vient à peine d'avoir l'indépendance. Même si sa mémoire est réhabilitée en 1991, sa mémoire, comme pour la plupart des nationaliste n'est ni enseignée, ni célébrée.

Félix Moumié reste dans la mémoire collective comme un personnage peu connu, auprès des noms longtemps claironnés comme ceux de Lumumba, de Cabral, ou encore de son compatriote Um Nyobé. Mais en fouillant dans son histoire et son parcours, on remarque qu'il est l'une des figures emblématiques de la lutte anti-coloniale en Afrique. Et plus particulièrement chez lui au Cameroun.

Le Canard Enchaîné 27 avril 2011 Une guerre française au Cameroun cachée pendant quarante ans
Références nazies A l'approche de l'indépendance promise en 1960 par de Gaulle, la France met en place une administration néocoloniale. On installe ainsi le président Amadou Ahidjo, et l'on dote le pays d'une Constitution sur mesure, assortie d'accords secrets d'assistance militaire. Les conseillers du Président sont nommés par les Français. Au nombre desquels Samuel Kamé, qui avoue son admiration pour les régimes fascistes et cite volontiers Hitler et Goebbels. C'est avec ces alliés que Paris prépare son ultime opération avant de retirer le gros de ses troupes : la liquidation de l'UPC, qui persiste à combattre pour une authentique indépendance.
Camps à l'allemande Depuis la fin 1959, les opérations antiguérilla se sont intensifiées. La torture n'a plus pour seul but de faire parler les chefs maquisards, elle devient systématique à l'égard des opposants. Gégène, baignoire, balançoire, importées d'"Indo" ou d'Algérie, sont pratiquées dans tous les postes de police. Des prisonniers sont jetés vivants dans les chutes d'eau de la rivière Metchié. L'un deux, en tombant entraînera d'ailleurs dans la mort un gendarme français. Des camps de concentrations sont édifiés. Ancien haut-commissaire (il sera plus tard ambassadeur, puis maire de Cannes), Maurice Delaunay évoque, dans ses Mémoires, celui de Bangou : "J'avais été prisonnier en Allemagne, je savais comment ça se passait ! J'avais fait un camp avec des barbelés, des miradors". Il abrite 700 à 800 détenus, gardés par des gendarmes français et camerounais.
L'année 1960 est terrible. "Je décide d'entreprendre une véritable reconquête", écrit le Premier ministre, Michel Debré. Une note secrète (mars 1960) de l'état-major, dirigé par le général Max Briand, recommande d'"annihiler les groupes terroristes...et leurs sympathisants", ce qui autorise les massacres de masse. Briand a rapporté cette riche idée : exposer les têtes coupées des rebelles sur la place publique. L'ouest du pays est bombardé. Des centaines de milliers de personnes sont déplacées dans "des villages de regroupement". En octobre, le SDECE (future DGSE) repère le chef de l'UPC, Felix Moumié, à Genève et le fait assassiner (empoisonnement) par son agent William Bechtel."
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