BHL et le terrorisme intellectuel en France
Par Nicolas Bonnal | 8 décembre 2016
Sputniknews.
Cela fait quarante ans qu’il dure et ce n’est pas ce papier qui fera mettre à la retraite le BHL qui réclamait avec notre presse mobilisée sa guerre contre la Russie après la Libye – en attendant la Chine.
BHL synthétise à lui seul le mal français jadis plus ou moins défini par le ministre gaulliste Alain Peyrefitte. Il incarne la chasse aux sorcières à la française, le fanatisme à la française, la superficialité à la française, le manque de professionnalisme à la française, le style pompeux à la française; le goût enfin pour la lutte contre les tyrans qui s’est exprimé au-delà du ridicule ces dernières années avec ces présidents héritiers de Guy Mollet et de la Convention — sans oublier le gouvernement de 1849 qui voulait faire la guerre pour rien à la Russie (voyez la fin des Souvenirs de Tocqueville).
Ce n’est pas un hasard si les intellectuels juifs comme Raymond Aron et Simon Nora l’avaient remis à sa place, après la publication de son « idéolochie ». Car BHL incarne — et sans le vouloir — la stupidité du cuistre à la française, certainement pas le complot juif pour attardés des Alpes! Il n’est certainement pas le grand Marx ou le Trotski que je référence ici; il est le pédant de salon plastifié que nous avons connu depuis des lustres, le Trissotin dont se moque Molière, ou le jésuite défroqué qui lançait jadis ses croisades roboratives contre le monde entier (Albion à midi, l’Autriche l’après-midi, la lointaine Russie le soir — en attendant la raclée contre la Prusse le lendemain).
Aude Lancelin a eu maille à partir avec lui et elle en parle bien ici:
Et voici ce que dit Cochin sur la terreur sèche dans La Libre pensée:
« La Terreur régnait sur la France en 1793, mais elle régnait déjà sur les lettres, au temps où le philosophisme jetait Fréron à Vincennes, Gilbert à l’hôpital et Rousseau hors de ses sens et fermait l’Académie aux « hérétiques ».
Avant la Terreur sanglante de 1793, il y eut, de 1765 à 1780 dans la république des lettres une Terreur sèche dont l’Encyclopédie fut le Comité de Salut public et d’Alembert le Robespierre. Elle faucha les réputations comme l’autre les têtes; sa guillotine, c’est la diffamation, « l’infamie », comme on disait alors… Et les têtes tombent en grand nombre: Fréron, Pompignan, Palissot, Gilbert, Linguet, l’abbé de Voisenon, l’abbé Barthélemy, Chabanon, Dorat, Sedaine, le président de Brosses, Rousseau lui-même pour ne parler que des gens de lettres, car le massacre fut bien plus grand dans le monde politique. »
Nicolas Bonnal | 8 décembre 2016 | Sputniknews.