Dans un grand discours sur le Proche-Orient, le chef de la diplomatie étatsunienne a exhorté mercredi Israéliens et Palestiniens à vivre dans deux Etats séparés sur la base du tracé de 1967 - avant la guerre des Six jours - et estimé que Jérusalem devrait devenir la capitale des deux Etats. Pour revenir à ce tracé, il a prôné "des échanges de territoires équivalents" issus d'un consentement mutuel.
John Kerry a déclaré que "la seule voie possible pour obtenir une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens était la solution à deux Etats" tout en pointant le caractère ethnique revendiqué par l'Etat d'Israël comme incompatible avec la notion de démocratie : «Israël peut être ou un État juif, ou démocratique, mais pas les deux» soulevant en filigrane la question de l'apartheid inhérent au colonialisme.
Il a estimé que le statu quo au Proche-Orient mène à "une occupation perpétuelle" et s'est montré assez pessimiste pour l'avenir.
"Il est vrai que les tendances observées sur le terrain - violence, terrorisme, expansion des colonies de peuplement et occupation d'une durée apparemment indéterminée - détruisent tout espoir de paix de part et d'autre et ne font que renforcer la réalité d'un seul Etat, dont la plupart des gens en fait ne veulent pas" a-t-il ajouté.
Peu avant son discours et malgré la résolution 2334 de l'ONU condamnant la construction de nouvelles colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, la municipalité israélienne de Jérusalem a approuvé mercredi la construction d'un bâtiment de quatre étages pour des colons dans un quartier palestinien à Jérusalem-Est. Donald Trump ayant fait clairement savoir qu'il dénoncerait cette résolution, il est fort probable que le gouvernement israélien n'ait que faire de la résolution de l'ONU et du discours de l'ancienne administration Obama qui cessera ses fonctions le 19 janvier 2017.
Quelques minutes seulement après le discours de M. Kerry, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a pour sa part dénoncé des propos "biaisés contre Israël", en accusant M. Kerry d'être "obsédé" par la question des colonies israéliennes.