Le 4 décembre 1977, le dictateur françafricain imposé au pouvoir en Centrafrique par la France, Jean-Bedel Bokassa, organisa son propre sacre avec e soutien de la France de Giscard. Bokassa, ancien lieutenant et "soudard" (terme employé par le Général de Gaulle) de l'armée coloniale (vingt-trois ans de service dans l’armée française, dix-sept médailles et la Légion d’honneur en prime, selon JAI) se sacre « Empereur de Centrafrique » sous le soleil de Bangui. Bokassa avait la nationalité française et appelait de Gaulle "papa".
La cérémonie est fastueuse, 500 journalistes débarquent sur les rives de l’Oubangui pour couvrir « l’un des plus grands événements du XXe siècle ». Interrogé par Alain Duhamel et Jean-Pierre Elkabbach, deux journalistes français venus l’interviewer à la veille du sacre, Bokassa avait répondu : « On ne peut pas créer une grande histoire sans sacrifices. ». 40 000 bouteilles des meilleurs crus d’Alsace, de Bourgogne et de Bordeaux, 24 000 bouteilles de champagne...Ce sacre guignolesque sera l'occasion pour l'ancienne puissance coloniale d'amasser des richesses en contrats divers et variés. Selon JAI, La « plaisanterie » aurait coûté plus de 7 milliards de F CFA de l’époque (près de 140 millions de francs français de l'époque selon JAI), soit le cinquième du budget annuel de l’empire.
Selon RFI, Valéry Giscard d’Estaing offrira le film de la cérémonie à « son cher parent », Jean-Bedel Bokassa. Un film réalisé par le service cinéma de l'armée française. Aujourd’hui déclassifié par l’ECPAD…Selon Bokassa (vidéo ci-dessous à 15'20"), le ministère de la défense français avait envoyé un bataillon de soldats français commandé par le colonel Mazin pour assurer la sécurité du dictateur ainsi que l'envoi de 17 avions français. De même, la musique du couronnement selon Bokassa a été composée par la marine française.
Le pion Bokassa, lorsqu'il souhaitera être plus indépendant de Paris en se rapprochant de Kadhafi sera débarqué par l'armée française en septembre 1979. L'Etat français replacera alors David Dacko au pouvoir. Bokassa se vengera en révélant l'histoire des diamants et dans un témoignage posthume les méthodes coloniales utilisées par Paris pour piller le Centrafrique.