Le parlement turque a voté sa propre réforme et a été d'accord avec l'introduction d'un système présidentiel fort. Un référendum pourrait encore arrêter cette révision contestable.
Le président de la République turque, Recep Tayyip Erdogan, est très proche de parvenir à élargir son pouvoir. Après un débat agressif, le Parlement a accepté du parti islamo-conservateur (AKP) au pouvoir une réforme constitutionnelle contestable avec 339 voix favorables contre 142.
Cette réforme constitutionnelle pourrait garantir à Erdogan une présidence forte sur le modèle de la Vème République française qui assure au président le monopole du pouvoir exécutif tandis que la justice est chapeautée par le chef du gouvernement sous le contrôle du Président. Va-t-on assister à une lamination des pouvoirs du Parlement en Turquie sur le modèle français imposé par le Général de Gaulle par un coup d'état constitutionnel dans le contexte de la guerre coloniale d'Algérie en 1958 ? Comme en France, le chef d'Etat sera le chef des armées, il aura la compétence de décider de la politique étrangère et détiendra le pouvoir exécutif, le pouvoir de nommer le gouvernement et de dissoudre le parlement, de publier les décrets et de décider de l'état d'exception.
Toutefois à la différence de la France, le président turque est aussi le président du parti au pouvoir ce qui laisse entrevoir un risque de dérive encore plus totalitaire pour ce pays avec la possibilité qu'Erdogan se maintienne au pouvoir jusqu'en 2029. A moins que les citoyens turques se prononcent contre à l'issu du prochain référendum.