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Gambie : les errements de la fameuse 'Communauté Internationale' (Reseau international)

par Josette Kadji 23 Janvier 2017, 21:52 Gambie Afrique Françafrique Senegal Jammeh Exil néocolonialisme

Yahya Jammeh, « l’ex-président » de la Gambie, a finalement trouvé refuge en Guinée Equatoriale. Car le sort de presque tous les ex-présidents africains est de s’exiler hors de leur pays. C’est déjà assez triste, comme si les Africains ne pouvaient avoir que des réactions primaires de vengeance ou règlements de compte posthumes. Mais le plus grave c’est que, pendant ce temps, quelqu’un que la supposée Communauté Internationale aura fait enfreindre toutes les lois du pays qu’il va désormais gouverner, va déployer tous ses efforts pour annihiler les tentatives de libération et d’émancipation de son prédécesseur et faire réintégrer la Gambie dans le droit chemin. Victime de l’insignifiance géopolitique et géostratégique de son pays, Yahya Jammeh n’a pu bénéficier d’aucun appui. La Gambie restera néanmoins un symbole du non-sens des institutions et de la légalité en Afrique. 

Après la prestation de serment par lettre envoyée depuis l'hôtel du Golf en 2011 en Côte d'Ivoire 
Après la mise à sac de l'ambassade de Côte d'Ivoire à Paris en 2011 sous l'œil complice de la police française 
Après la confiscation de l'ambassade de Syrie à Paris par la chère France
Voilà que nous assistons aujourd'hui à quelque chose d'inouïe : la prestation de serment du président de Gambie élu par la Communauté Internationale dans les locaux de l'ambassade de Gambie à Dakar !!!! 
Quel enseignement tirer de cela ? 
Cette prestation de serment a-t-elle une valeur quelconque lorsque l'on sait que dans tous les pays du monde cet engagement doit être pris devant la plus haute instance judiciaire du pays ? 
Nous constatons que la « communauté internationale » foule allègrement aux pieds ses propres règles et principes et cette « communauté internationale » n'a en fait aucune règle ! 
Car comment concevoir que la sacro-sainte règle de l'extraterritorialité d'une ambassade puisse être si facilement violée ? 
Bientôt nous verrons la police entrer dans une ambassade pour en retirer les personnes qui souvent s'y réfugient ! 
Faut-il rappeler qu'un recours en bonne et due forme est pendant devant la Cour Suprême de Gambie ? 
Faut-il rappeler que jusqu'à la décision rendue par cette cour le président en exercice reste le seul est l'unique détenteur du pouvoir 
Faut-il rappeler que cela lui confère un pouvoir sur les ambassades de son pays à travers le monde ? 
Faut-il enfin rappeler qu'aucun article de la constitution de la Gambie n'autorise une telle prestation de serment ? 
Qui sont ces chefs d'Etat de la CEDEAO qui s'octroient des droits sur un pays voisin et frère ? 
Ont-ils conscience de la boîte de Pandore qu'ils sont en train d'ouvrir? 
Dans cette lancée, la « communauté internationale ne va-t-elle pas se permettre d'imposer ce genre de prestation chaque fois qu'il y contestation des résultats d'une élection? (pourquoi Jean Ping n'a-t-il pas prêté serment à Paris ?) 
Cela a commencé en Côte d'Ivoire avec une prestation de serment dans un hôtel et nous voici aujourd'hui avec une prestation de serment dans un pays étranger. Où se tiendra la prochaine ? 
Oh honte aux chefs d'Etat et à la communauté internationale (formée de 3 ou 4 États dont la France) qui se prêtent à ce jeu dangereux ! 
Josette Kadji 
Avocat au Barreau du Cameroun

Josette Kadji
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