Non, des hackers russes n'ont pas piraté le réseau électrique américain. Comment le Washington Post a entraîné l'AFP dans son erreur
Par Matthieu Beigbeder
Arrêt sur images
C’est l’histoire d’un effet papillon médiatique, dont la force tient principalement à la paranoïa ambiante vis-à-vis des hackers russes et à la formidable caisse de résonnance que constituent les réseaux sociaux. Vendredi 30 décembre, le Washington Post publie un article – modifié depuis, disponible sur ce lien en cache – au titre inquiétant: "Des hackers russes ont pénétré le réseau électrique américain via un fournisseur".
Le titre original du WaPo
Les deux journalistes auteurs expliquent qu'"un programme malveillant (malware) associé à l’opération de piratage informatique baptisée 'Grizzly Steppe' a été détecté à l’intérieur du système d’un fournisseur d’électricité du Vermont", citant des "responsables américains".
Le Washington Post mentionne spécifiquement une "pénétration du réseau électrique national". Egalement, le journal américain écrit qu'il ne sait pas, à l'heure de la publication initiale, "quel fournisseur a rapporté l'incident", tout en sachant que le Vermont compte "deux principaux fournisseurs", Green Mountain Power et Burlington Electric.
La version originale de l'article du WaPo
La pénétration du réseau électrique américain "est importante parce qu'elle représente une vulnérabilité potentiellement grave", écrit le Post. "La moindre perturbation (du réseau) peut avoir des effets désastreux sur les services d'urgence et médicaux du pays", abonde le quotidien du patron d'Amazon, Jeff Bezos, dans une version corrigée de l'article.
Hystérie
Des hackers...