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Tintin, les Arabes et l’Orient : voyage au pays des clichés (JAI)

par JAI 5 Janvier 2017, 01:17 Hergé Racisme Tintin Belgique Arabes Grand Palais France Paris

 

Une rétrospective Hergé bat son plein à Paris, au Grand Palais. Très vaste, elle évacue pourtant un sujet resté tabou : le rapport de Tintin aux Arabes et à l’Orient.

BD : dessine-moi le monde

A priori, l’exposition est très complète et bien ficelée. De salle en salle, au Grand Palais, dans l’ambitieuse rétrospective consacrée au dessinateur belge Georges Remi (1907-1983), alias Hergé, on découvre des facettes méconnues du père de Tintin et Milou. Hergé peintre contrarié inspiré par Miró, Hergé collectionneur, Hergé affichiste pour des annonceurs publicitaires... Élaboré en partenariat avec la très puissante société Moulinsart, qui gère l’exploitation de l’œuvre du bédéaste, l’événement a l’intelligence de ne pas céder à l’hagiographie.

 

Mise en contexte

On rappelle les pages noires de l’histoire de l’auteur, accusé d’avoir collaboré pendant la Seconde Guerre mondiale, puis blanchi. Cinq planches de l’album Tintin au Congo, publié en noir et blanc entre 1930 et 1931, truffé de clichés colonialistes, sont également exposées. Mais, précise-t-on dans la rétrospective, il faut replacer la bande dessinée dans son contexte de parution : Hergé n’était alors pas moins condescendant ni moins naïvement paternaliste que ses contemporains. L’album défraie néanmoins régulièrement la chronique.

En 2007, des exemplaires de l’ouvrage avaient été retirés des rayons pour enfants de bibliothèques américaines et londoniennes. Et, il y a quatre ans, la justice belge déboutait Bienvenu Mbutu Mondondo, un ressortissant de la RD Congo qui réclamait l’interdiction à la vente de cette BD « raciste, faisant l’apologie de la colonisation et de la supériorité de la race blanche sur la race noire ».

 

Le rapport au monde arabe, un sujet tabou

Si la rétrospective semble vouloir faire la lumière sur les zones d’ombre de la vie d’Hergé, elle oublie tout de même un sujet resté tabou : son rapport aux Arabes et à l’Orient. On y présente bien un espace intitulé « La leçon de l’Orient », mais il se focalise sur l’Asie, essentiellement la Chine. « Il y a une salle qui montre des dizaines de couvertures d’albums assemblées les unes près des autres dans une foultitude de langues différentes… mais on n’y trouve pas un seul titre écrit en arabe alors que Tintin est traduit depuis longtemps ! » s’insurge Louis Blin.

Ce tintinophile multicarte (historien, ancien consul général de France à Alexandrie puis à Djeddah, engagé contre l’islamophobie) a récemment publié une seconde édition de son ouvrage Le Monde arabe dans les albums de Tintin (L’Harmattan). Pour lui, cette absence est symptomatique...

 

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