N’ayant aucune affinité avec les droites protéiformes, je ne m’y attarde pas pour l’instant, et laisse aux commentateurs qui s’en délectent déjà, le soin de dézinguer le candidat Fillon comme il le mérite. Comme dit l’adage : trop beau pour être honnête. A cette grenouille de bénitier, lui restera la confession pour solde de tous comptes.

En ce qui concerne la gauche, les électeurs doivent vraiment faire attention au jeu trouble qui se met en place par l’intermédiaire du candidat Hamon. Pour paraphraser P. Ariès, quand on s’intéresse à la politique, cela nécessite d’avoir de la mémoire. Et dans le contexte actuel, il serait indispensable que les lecteurs en aient un minimum.

Il faut dès lors se rappeler que si B. Hamon se présente aujourd’hui comme « frondeur », il n’en reste pas moins un apparatchik de plus de 25 ans passés au PS, ce ramassis de carriéristes – au LR aussi, bien sûr – qui n’ont d’autre ambition que de se maintenir dans les sphères du pouvoir à n’importe quel prix. Les citoyens en ont encore eu la démonstration par les volte-face sans vergogne et les reniements répétés du candidat Valls qui heureusement s’est fait éjecter. Mais qu’ils ne s’y trompent pas, ces gens-là sont indéboulonnables. Chassés par la porte, ils reviennent par la fenêtre. Et il est probable que le pays reverra Mrs. Valls et Sarkozy ici-ou-là en fonction des opportunités que ceux-là guettent et saisissent sans le moindre état d’âme. Avec toujours ce sempiternel « amour de la patrie » qu’ils ont à la bouche comme la bave vient à celle des crapauds.

Or, à bien écouter les déclarations du candidat Hamon, elles sont tout bonnement dans l’alignement de celles de ce PS qui a viré sa cuti pour se retrouver parfois plus à droite que certains chez Les Républicains. En-dehors de son idée d’un revenu universel – reprise à d’autres et donc pas si neuve que cela – et dont la mécanique reste aléatoire, ainsi que son intention d’abolir la loi El-Khomri, bien peu de choses dans son passé comme dans ses déclarations plaident pour lui. Ses annonces en ce qui concerne la politique étrangère sont atterrantes tant en ce qui concerne ses approches de la guerre en Syrie et du M-O, que celles vis-à-vis de l’Ukraine ou d’Israël qui continue à voler ce qui reste des terres palestiniennes en violation de toutes les résolutions de l’ONU, et sans parler de ses inepties à propos de V. Poutine. On croit entendre un écolier docile récitant les leçons bien apprises au sein d’un PS largement atlantiste et sinistrement sionisé. Un vrai désastre, tout à l’opposé d’un « futur désirable » !

Le candidat Hamon ne semble pas être conscient qu’à force d’avoir mené de telles politiques, la France est devenue aujourd’hui inaudible auprès de ses collègues à l’international. Et dans un monde qui s’ouvre de plus en plus, cela augure de lendemains qui déchantent, assurément. Ne pas avoir l’analyse correcte sur l’extérieur présage de sérieux revers à l’intérieur. Parce que malgré les tentations de repli sur soi de certains égarés, le mouvement d’ouverture au monde est irrémédiable. Et s’il faut y apporter certaines corrections ainsi que des balises, aucun retour en arrière n’est envisageable.

Dès lors, non, B. Hamon n’est pas plus frondeur qu’il n’est l’alternative d’une réelle gauche. Il n’est qu’un leurre et les électeurs qui seraient tentés pas sa candidature risquent bien de se réveiller une nouvelle fois avec la gueule de bois, comme après l’élection de Fr. Hollande. Ceux-là devraient comprendre, une fois pour toutes, que Fr. Hollande et ses acolytes ont liquidé le PS. Et B. Hamon va s’en apercevoir très vite à devoir réconcilier l’irréconciliable. Ce ne sont pas quelques rustines qui y changeront quoi que ce soit. Il faut donc regarder autre part, scruter les choix plausibles et réalisables en direction d’une vraie gauche dont le pays a tant besoin.

C’est là que le désarroi dont je parlais en début de billet est réel, face aux offres en trompe-l’œil qui se présentent à eux. Raison qui explique que d’un jour à l’autre, le candidat Fillon empêtré dans ses magouilles sombre dans les sondages au profit d’un Hamon, alors que l’un se revendique d’une droite dure et l’autre de l’aile gauche du PS.