Une nouvelle semaine en Afrique néocoloniale, où les militaires de chaque pays sont armés, habillés, équipés et formés par les Etats-Unis via AFRICOM. Les rapports dans la presse occidentale d'un président corrompu refusant de quitter ses fonctions et étant évincés face aux acclamations universelles par l'intervention commune de l'armée de l'air nigériane et des forces terrestres sénégalaises cachent ou omettent la plupart de l'histoire.
Récemment le président gambien, aussi corrompu et brutal que nombre de président en Afrique pendant plus de 20 ans maintenant, a été renversé par une invasion étrangère et une occupation après une élection fermement contestée.
Pour résumé, il y avait une élection en Gambie qui fut très serrée, avec une différence de 20,000 voix environ, un favori occidental a déclaré la victoire. Le président Yahyah a admis qu'il lui a semblé qu'il avait perdu, mais a alors annoncé qu'après une nouvelle enquête il y avait des irrégularités sérieuses qui pourraient avoir changé le résultat. Il a suspendu le processus d'élection jusqu'à ce qu'il puisse comprendre ce qui a eu lieu, ce que sa Cour Constitutionnelle pourrait éclaircir.
La CEDEAO, une mini version de l'Union africaine, a tendu ses muscles militaires et l'armée sénégalaise soutenue par l'armée de l'air nigériane, a envahi la Gambie et a forcé le président à quitter le pouvoir avec évidemment tout l'argent dans la Banque nationale.
À ce jour l'armée sénégalaise continue d'occuper la Gambie, avec des commandos sénégalais fournissant la protection personnelle au président nouvellement installé, ayant soit disant été assermenté alors qu'il résidait au Sénégal ?...
Source :
- Black Agenda Report Gambia; A Very African Coup, 15.02.17