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« L’État profond » de la CIA, Donald Trump et sa « guerre au terrorisme (Global Research.ca)

par Larry Chin 12 Février 2017, 16:38 CIA Trump Guerre au terrorisme Lutte

 
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La première initiative du nouveau président des USA Donald Trump a été de se rendre au quartier général de la CIA à Langley, en Virginie, où il s’est adressé à un groupe d’employés de l’agence. Sa visite au cœur du « marais » s’est faite presque aussitôt après son inauguration. C’était de toute évidence une priorité urgente.

 

Sérénade de Trump à Langley

La CIA est un quartier général de l’État profond et du gouvernement fantôme. C’est le réseau criminel à la fois des Bush, des Clinton et de l’élite qui mène le monde. La CIA dispose d’un budget tiré d’une caisse noire et d’un pouvoir pratiquement illimités qui s’élèvent au‑dessus de la loi et du contrôle de la Maison‑Blanche.

Pourtant, on a vu Trump chercher à entrer dans les bonnes grâces de l’agence qui, sous les ordres de John Brennan (au nom d’Hillary Clinton et des Bush), avait déployé des efforts sans précédent pour chercher à le détruire.

Trump s’est surpassé par sa flagornerie mielleuse :

« Personne n’est aussi attaché à la communauté du renseignement et à la CIA que Donald Trump. Personne. Je suis complètement avec vous. Vous allez recevoir tellement de soutien, que vous allez me dire : ‘Mais c’est trop Monsieur le président!’ Nous allons faire des choses fantastiques. Nous n’avons pas utilisé les réelles capacités dont nous disposons. Nous avons été sous la contrainte. Nous devons nous débarrasser de Daesh. Le terrorisme islamiste radical doit être éradiqué de la surface de la Terre. C’est le mal. On n’a jamais rien vu d’aussi maléfique. Vous allez devoir faire un travail phénoménal, mais vous y mettrez fin. Ce groupe deviendra l’un des plus importants pour assurer notre sécurité, pour faire de nous des gagnants à nouveau, pour mettre fin à tous nos problèmes. Je suis avec vous à 1000 %! Je vous aime, je vous respecte et c’est vous qui allez mener la charge. »

Trump est-il naïf, mal informé ou en train de jouer à un jeu orwellien?

Combien parmi ceux qui ont écouté son discours, parmi ceux qu’il invite à « mener la charge » sont, en fait, les principaux acteurs derrière le terrorisme islamiste, rien de moins que les créateurs et les dirigeants de Daesh?

La CIA forme en fait ce « groupe de gens malades » responsables d’orchestrer le terrorisme international et d’innombrables atrocités. Comment Trump va‑t‑il s’y prendre pour amener la CIA à « éradiquer » le terrorisme islamiste, alors que cette institution qu’il « aime et respecte » continue de fomenter et de disséminer la crainte et le chaos?

Trump sait-il que la CIA, en plus d’être le chef de file mondial du terrorisme, est le ministère de la propagande des États‑Unis? Trump se rend‑il compte que la CIA contrôle les grands médias institutionnels qui l’attaquent sauvagement sans relâche, et que bon nombre des personnes à qui il fait de beaux discours sont les mêmes qui instrumentent la propagande vicieuse et les tentatives de coup d’État continuelles dirigées contre lui et sa présidence?

Le discours servile de Trump était-il un aveu de capitulation, que rien ne va changer à l’exception de la haute direction (en troquant Brennan pour Mike Pompeo), parce qu’il croit que rien ne doit changer?

Que voulait-il dire quand il a affirmé que la CIA était « sous la contrainte »? En quoi la CIA, qui est plus puissante et agressive aujourd’hui qu’elle ne l’a jamais été de son histoire peu reluisante, est‑elle « sous la contrainte »? L’ampleur du terrorisme, de la violence, de la criminalité et des conflits a atteint des proportions sans précédent, qui nous place à deux doigts de la Troisième Guerre mondiale. La CIA sera‑t‑elle donc autorisée, sous Pompeo et Trump, à s’engager encore plus activement dans des actes terroristes, des opérations sous fausse bannière, des déstabilisations de régime, des coups d’État, des assassinats, le trafic de stupéfiants, la fraude financière, la corruption, le contrôle des médias, la désinformation et la trahison à plus grande échelle sans être sous la contrainte »?

Trump est ouvertement en faveur des interrogatoires musclés et de la torture, ce qui signifie qu’il soutient les méthodes perfectionnées et utilisées par la CIA. Pour réduire la pression politique, Trump dit qu’il permettra au secrétaire à la Défense Mattis, qui est contre la torture, de le « bloquer », en l’autorisant à décider au cas par cas si la torture de prisonniers est indiquée. Est‑ce que l’enthousiasme sans réserve de Trump pour la torture est un exemple de ce qu’il entend par les capacités « sans contrainte » de la CIA et par les « choses fantastiques » qu’il voudrait que la CIA fasse?

Comme l’a écrit l’ancien membre de la CIA Victor Marchetti dans son exposé classique intitulé The CIA and the Cult of Intelligence (la CIA et le culte du renseignement), la CIA « ne fonctionne pas essentiellement comme un centre d’information et un créateur de renseignements nationaux pour le compte du gouvernement ». Sa mission fondamentale, « ce sont les opérations clandestines, en particulier les actions occultes, les interventions secrètes dans les affaires internes d’autres pays. Le directeur de la CIA n’était pas non plus une figure dominante, ou très intéressée, dans la direction et la gestion de la communauté du renseignement qu’il est censé diriger. Sa préoccupation majeure, à l’instar de la plupart de ses prédécesseurs et du directeur actuel de l’agence, c’était la surveillance des activités clandestines de la CIA ».

À cela s’ajoute la gestion des entreprises de la CIA solidement enracinées, dont les billions de dollars volés et blanchis placés dans des comptes bancaires secrets et des sociétés fictives, ainsi que la gestion d’un vaste réseau d’atouts politiques de la CIA partout à Washington et dans le monde des affaires. Que compte faire Trump, par exemple, au sujet de cette initiative d’envergure de la CIA qui demeure sous le contrôle du réseau Bush-Clinton et qui est farouchement opposée à Trump?

Bien qu’il y ait des agents et des employés de la CIA, y compris des gens d’expérience toujours en poste ou à la retraite, qui s’opposent aux opérations criminelles de l’agence, ce ne sont pas ces subalternes qui dictent la politique de la CIA depuis sa création. Ces « bons gars » forment une minorité. Les réformes qu’ils proposent et les alertes qu’ils lancent ne donnent pratiquement rien et sont contrecarrées avec une force inouïe.

Y a-t-il des indices qui laissent croire que Trump et Pompeo cherchent à réformer la CIA pour en faire une institution redevable à son propre gouvernement? Trump et Pompeo cherchent‑ils tout simplement à coopter d’une manière ou d’une autre cette structure au‑dessus des lois en conservant ses pires éléments pour parvenir à leurs propres fins (quelles qu’elles soient)?

La « guerre au terrorisme » de Trump : Une guerre contre soi-même?

Trump promet une guerre totale contre le terrorisme islamiste et Daesh.

Comment Trump peut-il mener une guerre totale contre le terrorisme islamiste lorsque l’agence dont il est « le plus fidèle partisan » et qu’il soutient « à 1 000 % » est responsable de la création du terrorisme islamiste et de son utilisation continuelle comme ressource du renseignement militaire anglo‑américain à des fins géopolitiques? Trump se rend‑il compte que la CIA finance et arme Daesh, le front Al‑Nosra et Al‑Qaïda?

La « guerre au terrorisme » de Trump : Va-t-il s’en prendre aux « ressources des services de renseignement » des USA?

Trump comprend-il que depuis des décennies, la CIA est responsable d’opérations terroristes sous fausse bannière, dont les attentats du 11 septembre 2001? (À ce sujet, Trump semble croire à une variation du discours officiel faisant consensus, qui accuse des terroristes islamistes, peut‑être aussi les Saoudiens, ainsi que George W. Bush pour ne pas avoir réussi à tuer Oussama ben Laden. Par conséquent, la CIA est irréprochable. Trump maintient cette opinion, malgré son expérience de première main qui contredit la version officielle.)

La « guerre totale contre le terrorisme » de Trump englobe-t-elle la guerre au vaste réseau de ressources de la CIA actuellement engagées dans des opérations de déstabilisation partout au Moyen‑Orient? Quel est exactement son plan à l’égard de l’Armée syrienne libre et du front Al‑Nosra, qui sont des groupes-paravents de la CIA?

Comment les réseaux existants peuvent-ils demeurer en place sans provoquer un désastre? Trump va‑t‑il pousser les forces armées des USA reconnues officiellement à combatte les mandataires de la CIA qui travaillaient sous les ordres de l’administration Obama?

Trump va-t-il stopper les opérations militaires et de renseignement en cours dans l’ensemble de la région? Comment va‑t‑il couper le financement des terroristes (qui provient notamment de Washington et de la CIA, de l’Arabie saoudite, du Qatar et d’Israël)? Qu’arrivera‑t‑il aux centaines de cellules de la CIA et à ses réseaux de renseignement étranger qui la soutiennent?

Bien des gens comparent les objectifs anti-establishment affichés par Trump à l’erreur fatale de John F. Kennedy d’avoir voulu en finir avec l’État profond et la CIA. Plus précisément, si Trump ose démanteler la CIA et la politique étrangère impérialiste en place depuis la fin de la Guerre froide, il se placera dans la même position précaire que JFK au moment de l’invasion de la baie des Cochons à Cuba. JFK a payé de sa vie pour avoir ruiné les plans de la CIA. Imaginez les répercussions pour Trump s’il met fin à la conquête du Moyen‑Orient et de l’Asie centrale.

Le prétexte de l’incompétence

Il est difficile de prévoir le plan de Trump en se basant sur sa rhétorique, qui manque totalement de cohérence. Sur le site Web de Trump, on apprend que le principal problème du programme défendu par Bush/Cheney/Obama/Clinton/Biden (McCain) au Moyen‑Orient, c’est que ses prédécesseurs ont imprudemment raté les occasions qui s’offraient à eux et involontairement ou stupidement permis à Daesh de se former. Selon Trump, il y avait lieu d’aller en Afghanistan pour se venger des attentats du 11 septembre (qu’il attribue à un ennemi extérieur plutôt qu’à une opération sous fausse bannière), mais qu’il ne fallait pas aller en Irak. Toujours selon Trump, une fois en Irak, les USA auraient dû prendre le pétrole, empêcher Daesh de s’en accaparer et faire mieux pour empêcher la montée de Daesh.

De même, Trump semble croire 1) que Clinton et Obama ont détruit la Libye pour rien et que Kadhafi aurait pu être retiré de façon plus chirurgicale, sans laisser les terroristes courir en liberté; 2) qu’en Syrie, Obama aurait pu renverser le pouvoir de façon chirurgicale, mais qu’il « n’a pas eu le courage » de le faire. Là encore, le point que fait valoir Trump, c’est que ce sont ces erreurs qui ont permis à Daesh de s’étendre. Mais aujourd’hui, la Syrie est en plein gâchis qu’il faut nettoyer autrement.

Le problème fondamental, dans la vision limitée de Trump, c’est que ces « erreurs » ont créé des vides de pouvoir et que l’incompétence d’Obama et de Clinton a involontairement donné le champ libre à Daesh.

Nulle part dans l’exposé de Trump il n’est question de la création et de la gestion continuelle du terrorisme islamiste par la CIA – Al-Qaïda et le groupe armé État islamique y compris – pour défendre les intérêts anglo‑américains dans le monde. Rien n’indique que le terrorisme islamiste est, en fait, la principale composante de la géostratégie américaine.  

Si Trump a saisi l’un ou l’autre aspect de ces faits amplement étayés, il n’en a pas montré le moindre signe jusqu’ici. Nous ne savons pas s’il est naïf, mal informé ou partial de manière sélective, ou encore s’il a été trompé ou manipulé par les nombreux « conseillers » en qui il fait confiance. À moins qu’il n’ait un plan qui n’a pas encore été révélé.

Le ministère de la désinformation va-t-il se saborder?

Trump promet de livrer sa guerre contre l’islam radical sur une base idéologique et culturelle, ce qui laisse entendre que Trump et Pompeo souhaitent contrecarrer l’extrémisme musulman par de la contre-propagande.

Il oublie cependant le fait que la CIA est elle-même un des principaux propagateurs de la pensée islamiste radicale. La CIA et ses mandataires internationaux sont derrière la rhétorique et la propagande extrémistes, y compris le matériel diffusé dans les médias et sur Internet. Trump ne semble pas saisir que l’islam radical est un symptôme et non une cause. Il s’agit tout simplement d’un outil, d’une arme qu’on utilise pour faire avancer le programme géopolitique de l’élite mondiale (amorale et non religieuse).

Le véritable ennemi, ce n’est pas la religion, mais ceux qui manipulent et déforment la religion à des fins guerrières. Le véritable ennemi, c’est une fois encore la CIA et sa propagande. 

Il est aussi stupide de permettre à la CIA de continuer d’armer, de financer et d’orienter les terroristes de Daesh sur le terrain tout en les « combattant », que de demander à la CIA de créer de la propagande anti‑extrémiste alors qu’elle continue d’orienter la rhétorique extrémiste utilisée par les terroristes.

Si Trump n’arrive pas à stopper la CIA et sa « guerre au terrorisme » au complet, y compris sa propagande, il ne stoppera rien du tout.

Trump et ses guerriers de la course aux ressources

La « guerre au terrorisme » et la conquête du Grand échiquier constituent, pour l’essentiel, une guerre pour les ressources sur le plan géographique qui concerne les approvisionnements en pétrole et en gaz naturel, ainsi que leurs modes de transport (pipelines, transport maritime, etc.). Trump va‑t‑il poursuivre sur la même voie et comment va‑t‑il s’y prendre?

Le choix de Rex Tillerson comme secrétaire d’État est à la fois éloquent et inquiétant. La société ExxonMobil dont il était un dirigeant a bénéficié largement de la « guerre au terrorisme » et a joué un rôle majeur dans les accords sur l’énergie liés aux attentats du 11 septembre et à tous les conflits qui ont suivi.

Tillerson était le vice-président directeur de la ExxonMobil Development Company. À ce titre, il était responsable de bon nombre d’exploitations de cette société en mer Caspienne.

ExxonMobil faisait partie du groupe de travail secret de Dick Cheney, le US National Energy Policy Development Group (NEPDG) (groupe de travail sur la politique énergétique des USA). Dans Franchir le Rubicon, Mike Ruppert décrit avec force détails que les gisements qui intéressaient le NEPDG au Moyen‑Orient et en Asie centrale ont servi de carte virtuelle de la bataille à livrer dans la « guerre au terrorisme » et de motif central derrière les attentats du 11 septembre.

Toujours selon Ruppert, qui fait une analyse plus détaillée dans “The Elephant in the Living Room” (From the Wilderness 3/30 02), ExxonMobil s’adonnait à la corruption. ExxonMobil et BP Amoco ont versé d’immenses pots‑de‑vin totalisant un milliard de dollars au président du Kazakhstan d’alors Noursoultan Nazarbayev, pour qu’il protège leurs droits de participation dans les gisements pétroliers kazakhs au cours des années 1990. Dick Cheney, qui était alors PDG d’Halliburton, était membre du comité consultatif de la société pétrolière kazakhe. Les activités du NEPDG de Cheney ainsi que les nombreux scandales de corruption ont été amplement rapportés. 

Tillerson est certainement au courant de tout cela. Trump l’est‑il aussi? Est‑ce le genre de programme en matière de politique étrangère défendu par son équipe de sécurité nationale? Si c’est le cas, c’est du mondialisme à l’état pur et des plus rapaces.

Autres questions

Trump veut de meilleures relations avec la Russie. La coopération entre Trump et Poutine a momentanément évité un conflit imminent entre superpuissances risquant d’aboutir à la Troisième Guerre mondiale à propos de la Syrie. Ce conflit aurait éclaté véritablement si Hillary Clinton avait remporté les élections présidentielles.

Mais que vont apporter de meilleures relations avec la Russie sur le plan géostratégique et énergétique? N’oublions pas que la Russie est pleinement engagée dans un vaste programme énergétique partout en Asie centrale et au Moyen‑Orient. La Russie était réticente à coopérer avec l’administration Bush-Cheney au moment des conquêtes de l’Afghanistan et de l’Irak. Des contrats ont été conclus. La Russie aurait pu s’opposer militairement à Bush-Cheney, mais ne l’a pas fait.

Trump et Tillerson (qui a établi des liens de longue date avec les chefs d’État de tous les pays, la Russie y compris) vont‑ils proposer à la Russie de conclure des contrats similaires, un genre de « gestion » en coopération de la Syrie et du reste du Grand échiquier par les deux superpuissances?

Quels sont les plans de Trump concernant l’Iran, l’Arabie saoudite, le Yémen, etc.?

Comment Trump va-t-il concilier les intérêts opposés de la Russie et d’Israël? Comment Trump et Pompeo vont‑ils traiter avec le Mossad?  Israël et Netanyahou ont belliqueusement exigé un changement de régime en Syrie et en Iran et poursuivent leurs actes de provocation pour forcer les gouvernements syrien et iranien à réagir. Trump est farouchement pro‑Israël. Étant donné cette attitude et son absence d’opposition au lobby israélien, quelles sont les chances qu’il défende une politique en Syrie allant directement à l’encontre des demandes de Tel-Aviv?

Comment Trump voit-il les nombreux accords de coopération entre la Chine et la Russie partout dans le monde, y compris au Moyen‑Orient, en Asie centrale, en Afrique et ailleurs? Comment Trump arrivera‑t‑il à avoir de meilleures relations avec Moscou tout en adoptant une politique plus belliqueuse à l’égard de Pékin?

La seule voix de la raison

Peu après sa victoire, Trump a reçu la congressiste Tulsi Gabbard (D-Hawaii). Gabbard, une ancienne combattante de la guerre en Irak, est résolument contre un changement de régime en Syrie. Elle critique ouvertement et vigoureusement la CIA pour avoir armé et financé directement et indirectement tous les terroristes islamistes et demande que l’on cesse de soutenir les pays qui appuient les terroristes. Pour elle, le conflit syrien est une guerre illégale qui doit cesser.

Le 4 janvier 2017, Gabbard a déposé le projet de loi HR 258 visant à mettre fin au financement du terrorisme, afin « d’interdire d’utiliser des fonds du gouvernement américain pour fournir de l’aide à Al‑Qaïda, au front al‑Nosra, à Fatah al‑Sham, à État islamique en Irak et au Levant (EIIL) et aux pays qui soutiennent ces organisations, et pour d’autres fins ». Ce projet de loi vise directement et hardiment la CIA.

Dernièrement, Gabbard est allé en Syrie et a rencontré Assad. Elle est prête à s’exposer aux critiques de toute la classe politique pour changer le cours de la politique des USA. Elle a aussi rencontré les familles d’anciens combattants et d’autres citoyens américains touchés par le conflit syrien.

Selon Gabbard, « c’est aujourd’hui plus clair que jamais : cette guerre de changement de régime ne sert pas les intérêts des États‑Unis, et elle n’est certainement pas dans l’intérêt du peuple syrien. Lors de ma visite, j’ai rencontré des gens de toutes les régions du pays et j’ai entendu des récits bouleversants de la façon dont cette guerre a ruiné leurs vies. On m’a demandé : ‘Pourquoi les États‑Unis et leurs alliés aident‑ils Al‑Qaïda et d’autres groupes terroristes à prendre la Syrie? Ce n’est pas la Syrie qui a attaqué les États‑Unis. C’est Al‑Qaïda’. J’étais sans réponse. »

Comme il a rencontré Gabbard, qui pourrait avoir été envisagée pour un poste au cabinet à un certain moment, Trump n’a pas d’excuse. Il a obtenu les conseils d’une personne dont l’opinion fait autorité et qui est profondément critique envers la CIA et son recours à des mandataires terroristes.

Trump est-il d’accord ou en désaccord avec Gabbard?

Assécher ou ne pas assécher le marais à la CIA

Rien dans la rhétorique de Trump ne laisse supposer qu’il s’oppose à la « guerre au terrorisme ». En fait, il lui accorde un appui enthousiaste. C’est qu’il a sa propre opinion sur la façon dont elle devrait être menée.

Il est fort peu probable que Trump peut ou va inverser le programme géostratégique central qui est la pierre angulaire de la politique impérialiste depuis les années 1970.

Il est également peu probable que Trump peut et va éliminer les éléments criminels à l’intérieur de l’organe chargé de la sécurité nationale, qui ont réussi à enrayer toutes les menaces à leur primauté depuis la Deuxième Guerre mondiale. La CIA n’a jamais fait l’objet d’un nettoyage en règle ou de réformes depuis sa création. Si ses mots doux sont pris à la lettre, Trump aime la CIA et veut que la CIA l’aime autant. De toute évidence, il dépasse la mesure pour la séduire.

L’ancien agent de la CIA Robert Steele est d’avis que Trump est déjà infiltré par la CIA, en désignant comme taupe Reince Priebus, le chef de cabinet de la Maison‑Blanche. Mais depuis les élections, Trump n’a que des éloges à formuler à propos de Priebus, qu’il appelle « sa superstar ». Priebus n’est pas le seul derrière Trump qu’il faut surveiller de près. L’administration Trump au complet regorge de néocons et « d’ex » néocons. Combien parmi eux sont liés à la CIA? Trump est entouré d’ennemis, tant à l’intérieur de son administration qu’à l’extérieur. Il doit se protéger contre tous ces individus, s’il se donne au moins la peine de les identifier.

Comme il est peu probable que Trump aura la volonté ou sera capable d’éradiquer les vraies racines du « terrorisme », c’est‑à‑dire la CIA même et tous les services militaires et de renseignement qui utilisent et contrôlent les terroristes, le monde va encore s’empêtrer dans des mesures « antiterroristes » interminables à somme nulle. La CIA continuera d’envoyer de terroristes commettre des actes de violence et des meurtres, alors que le commandant en chef continuera d’envoyer la CIA les combattre, dans ce qui constitue un gaspillage de ressources et de vies surréaliste complètement idiot.

Rien n’est clair, sauf ceci :

Si Trump n’assèche pas le marais qu’est la CIA, il ne mettra pas fin au terrorisme islamiste et ne démantèlera pas le mondialisme. Il ne parviendra pas à rendre sa grandeur à l’Amérique.

S’il ne met pas fin à la « guerre au terrorisme » intégralement, l’humanité tout entière va demeurer dans un grave péril. 

Larry Chin

« L’État profond » de la CIA, Donald Trump et sa « guerre au terrorisme (Global Research.ca)
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