Brésil: la liste noire de l’esclavage que Temer ne veut pas publier
Par Jean-Mathieu Albertini
Mediapart
Le successeur de Dilma Rousseff se bat bec et ongles pour ne pas voir exposées les entreprises qui pratiquent le travail forcé, illustrant la proximité du pouvoir avec les grandes entreprises et l’agrobusiness.
Rio de Janeiro (Brésil), de notre correspondant.- « La bataille continue », lâche le procureur Thiago Cavalcanti, optimiste. La veille au soir, le mardi 14 mars 2017, après un imbroglio complexe, un nouveau rebondissement a finalement obligé le gouvernement à publier la « liste noire » du travail forcé. Créée en 2003 par le gouvernement fédéral, elle référence les entreprises qui utilisent des esclaves. Cette liste est depuis considérée par l'ONU comme l'un des principaux instruments de lutte contre le travail forcé au Brésil. Dans cet immense pays, plus de 52 000 personnes ont été libérées depuis 1995, mais il y aurait encore plus de 160 000 travailleurs esclaves selon l'ONG Walk Free fondation. On retrouve 349 entreprises sur cette liste, mais cette dernière n'est pas du goût du président par intérim Michel Temer...
Lire la suite