Macron : levée de fonds dans la banlieue bruxelloise des exilés fiscaux
Par Anne-Sophie Jacques
Arrêt sur images
D’où vient le financement de la campagne d’Emmanuel Macron ? De gentils donateurs anonymes installés à Paris, Londres, New York… mais aussi à Uccle en Belgique, banlieue chic de Bruxelles bien connue pour abriter des exilés fiscaux français. En effet, selon le site Mediapart qui passe au crible le porte-monnaie du candidat et de son mouvement En marche !, Macron est allé récolter en octobre dernier, dans ces faubourgs bruxellois huppés, des fonds pour sa campagne auprès de contributeurs invités par le fondateur de la marque Celio, Marc Grosman.
Cette anecdote a été à l’origine révélée par le site belge L’Echo au lendemain de cette levée de fonds, le 20 octobre dernier. Macron n’était donc pas encore officiellement candidat (il a fallu attendre le 16 novembre pour que l’ancien ministre se déclare publiquement). L’Echo assure que Grosman, "français résidant à Uccle […] dont le groupe a un chiffre d’affaires avoisinant le milliard d’euros en 2015", a confirmé "la tenue de la soirée avec une vingtaine de convives". Selon l’entrepreneur, la moitié des invités étaient français, l’autre belges… sans que l’hôte donne l'identité des donateurs.
Mais à en croire DH.be (DH pour Dernière Heure), certains noms ont fuité, à commencer par ceux de deux patrons de médias. Le site belge, qui évoque "43 personnes triées sur le volet […] conviées à un dîner en l’honneur d’Emmanuel Macron", révèle la présence du "Français Claude Berda - historiquement le B de AB Productions" – ainsi que, plus surprenant, celle de Jean-Paul Philippot, patron de la RTBF. Ce dernier nie s’être rendu à la levée de fonds du candidat français… mais le site DH.be maintient ses informations (le nom du patron de la télé et radio publique était de toute façon sur la liste des invités).
Si les "très chers dîners" de Macron à Londres ont souvent été rapportés par la presse (Le Figaro ou Le Point notamment), cette escapade bruxelloise est passée plutôt inaperçue – hormis une reprise sur le site Atlantico et celui de La Tribune. Tous, comme L’Echo, rappellent que Uccle est une destination chouchoutée des candidats ou de leurs représentants français : Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, Nathalie Kosciusko-Morizet ou encore Eric Woerth sont également venus draguer le porte-monnaie des exilés français...