Pour faire taire sa principale opposante, le président Rodrigo Duterte l’a fait jeter en prison sous l’accusation de complicité avec des trafiquants de drogue. La sénatrice Leila de Lima a révélé le rôle du président dans la création d’un escadron de la mort à ses ordres, puis a dénoncé la dérive sanglante de sa « guerre à la drogue » qui a déjà fait plus de sept mille morts, délinquants ou non, depuis juillet dernier.
« Je la détruirai publiquement », avait prévenu, en août dernier, le nouveau président philippin Rodrigo Duterte à l’adresse de sa principale opposante, Leila de Lima, présidente de la commission de la justice du Sénat. Témoignages à l’appui, la sénatrice l’accusait d’avoir ordonné, lorsqu’il était maire de Davao, la liquidation d’un millier de personnes par un escadron de la mort à sa solde. Elle l’accusait aussi, comme Amnesty international et Human Rights Watch, d’avoir lancé dès son arrivée au pouvoir, le 30 juin 2016, une « guerre à la drogue » au nom de laquelle plus de sept mille Philippins des quartiers pauvres, délinquants ou non, ont été liquidés en quelques mois par des policiers ou des « vigiles ». Dans une impunité totale...