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Le FMI de Christine Lagarde bafoue toutes valeurs morales pour sauver Sassou-NGuesso (Congo-Liberty)

par Rigobert Ossebi 30 Avril 2017, 07:07 Congo-Brazzaville FMI Lagarde Collaboration Sassou-Nguesso Françafrique Autocrate France Américafrique néocolonialisme Dette

 

Roger Nord, Directeur adjoint du département Afrique du FMI

Les chiens aboient, la caravane passe ! Sourde a toutes les alertes et mises en garde, la « General Manager » du FMI a donné raison à la déclaration que l’on prêtait à Denis Sassou Nguesso... Très optimiste sur un accord de l’institution internationale pour un plan de sauvetage, l'autocrate déclarait à qui voulait l’entendre : «Christine Lagarde ne peut rien me refuser ! »  

Comme nous l’avions prévu, l’accord est tombé entre les deux tours de l’élection présidentielle française et le poisson a été noyé dans une communication floue relative à « un soutien financier » qui englobera les pays de la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale).

La négligente Christine, dès le 20 avril dans une conférence de presse au siège du FMI, l’avait évoqué dans un flou total, sans jamais citer le Congo Brazzaville.  Le quotidien Le Monde, appartenant en partie à  Matthieu Pigasse,  reprenait les propos lisses et aseptisés de Roger Nord, Directeur adjoint du département Afrique du Fonds monétaire international. Dès le sous-titre, pour ne pas inquiéter le lecteur bobo-gogo, la rédaction complice reprenait l’assurance de Roger Nord : « les programmes sociaux des Etats pourront être préservés (sic)».  Au Congo de l’autocrate Sassou Nguesso, les seuls programmes sociaux que l’on connaisse sont les évacuations, en avion sanitaire, au moindre rhume dans le clan familial et la prise en charge, par l’Etat congolais, de tous les députés et sénateurs à l’Hôpital américain de Neuilly, en France, pour leurs traitements aux petits oignons.

Comme tous les économistes employés, au Congo, par le Fonds Monétaire International et par la Banque Mondiale, Monsieur Roger Nord semble totalement déconnecté de la réalité sordide et cruelle que vit la population congolaise depuis des décennies. Aux ordres de leurs supérieurs, étonnement négligents, complaisants et pour certains sûrement corrompus, ils se contentent de recevoir des rapports falsifiés par des responsables congolais locaux que l’on sait plus encore corrompus et corrupteurs ; pour la plupart, ces derniers sont tous impliqués dans des affaires graves de corruption et de blanchiment d’argent qui font l’objet d’enquêtes et de poursuites en Suisse, au Portugal, au Canada, au Brésil. Et même en France, c’est dire … !

Au Congo, depuis le départ de Yaya Moussa en 2009, la succession a bien été assurée par le Représentant résident Oscar Edgardo Melhado Orellan qui a été le témoin privilégié de l’effacement de la dette congolaise par le Club de Paris et du très mauvais usage qui en a été fait. La fortune pétrolière du Congo, plus qu’une embellie, a été engloutie, gaspillée et détournée sous son nez durant toutes ces années. A-t-il alerté, informé Washington ? Il suffisait aux uns et aux autres de lire de temps en temps Congo-Liberty et rompre l’omerta… Rien n’a été fait, rien n’a été dit, rien n’a été écrit !

Pour donner un semblant de crédibilité à cette mascarade washingtonienne, protégée par l’immunité accordée à l’institution internationale, une mission avait été envoyée à Brazzaville du 20 février au 8 mars dernier. Conduite par Abdoul Aziz Wane, elle s’est contentée de collecter les faux documents et faux rapports concoctés pas les spécialistes locaux et présentés par les habituels ministres notoirement corrompus tels que Jean Jacques Bouya et Gilbert Ondongo. Monsieur Abdoul Aziz Wane est-il du genre peu regardant ou bien sont-ce ses supérieurs qui lui ont imposé de succomber à une myopie aigüe passagère ?

Selon les propres critères de la propre boutique de Madame Lagarde : «  Les missions du FMI rencontrent également d’autres parties prenantes, dont les parlementaires, les chefs d’entreprise, les syndicats et la société civile, pour mieux évaluer les politiques économiques nationales et les perspectives. »

La société civile embastillée, le Général Jean Marie Michel Mokoko en tête, aurait-elle reçu la visite d’une délégation d’experts du FMI ? Les chefs d’entreprises qui s’apprêtent à mettre la clef sous la porte, parce que le pays  a été saigné à blanc par les Kiki et consorts, ont-ils entrevu un quelconque expert non-aveugle ou non-malentendant ? Quant aux syndicats, ont-ils pu se plaindre des mois d’arriérés de salaires qu’ils subissent avant tout parce que le Congo est sous la tutelle d’un gang mafieux ?

Bien sûr que non ! Les dirigeants du FMI, post-Strauss Kahn, rejouent le coup du copinage avec Sassou Nguesso. Certains ont écrit : « En 2010, l’effacement de la dette du Congo par le FMI avait été frauduleux. En 2017, tout plan de sauvetage sera criminel ».

En effet, la guerre fait rage dans le Pool. Lorsque les premières facilités du FMI parviendront au Congo, elles permettront à Sassou Nguesso de renforcer son effort de guerre contre les malheureuses populations de cette région et contre toutes les autres également. Chaque victime devra alors être enregistrée et la responsabilité du décès pourra en être attribuée à l’institution de la négligente Madame Christine Lagarde pour son soutien financier. L’immunité de tous ces pseudo-experts, hauts fonctionnaires, Représentants et dirigeants ne résistera pas aux avocats (américains bien sûr !) d’un Congo post-Sassou déterminé à faire prévaloir le droit et la justice.

Une chance sur mille pour que ce scénario se réalise. C’est bien assez pour que ces malfaisants en col blanc entrevoient le prix qu’une Cour de justice pourrait leur faire payer un jour… !

Par Rigobert OSSEBI                                                    

Diffusé le 29 avril 2017, par www.congo-liberty.com

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