Quand François Hollande applaudit les frappes en Syrie, qui le ridiculisent
Par Jean-François Kahn
Huffington Post
Donc le président Hollande aura fini par se trahir lui-même.
Résumons: le président de la République, après l'épouvantable drame provoqué en Syrie par l'utilisation d'armes chimiques, prend l'initiative d'appeler au vote d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU exigeant une enquête rapide prélude à une punition exemplaire des coupables désignés. On ne pouvait qu'applaudir.
Or, alors qu'un consensus s'esquissait autour du vote d'un texte permettant de démasquer, sans contestation possible, les responsables de ce forfait afin de sanctionner le crime, Donald Trump décide unilatéralement, pour des raisons de pures politiques intérieures, de court-circuiter l'ONU (donc de saborder la proposition française, au risque de décrédibiliser toute enquête objective) et de frapper la Syrie. Et que fait Hollande (soutenu par un seul candidat à l'élection présidentielle, Benoît Hamon): il approuve sans la moindre restriction le coup de dés de Trump qui, pour lui, constitue pourtant un véritable coup de poignard dans le dos. Puis, 24 heures plus tard, il réitère la demande d'un vote de l'ONU afin de diligenter une enquête. Ce qui est devenu totalement absurde puisque la punition a déjà eu lieu, ce qui induit que le coupable a été désigné avant enquête...