Après Juncker, Moscovici accentue la pression sur Macron sur le déficit budgétaire de la France
Par Elisabeth Studer
Blog finance
La pression s’accentue chaque jour un peu plus sur Emmanuel Macron, face à une situation économique française en bien piteux état. Manière aussi de rappeler que la France ne peut jouer cavalier seul – comme l’aurait voulu Marine Le Pen – et doit se conformer aux règles européennes. On ose d’ailleurs à peine imaginer les cris d’orfraie qui auraient suivi une victoire de la candidate du FN, laquelle est loin d’être pro-européenne.
Après le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker lundi, c’est autour du commissaire européen Pierre Moscovici mardi, d’appeler le président élu de la République française à sortir la France de la procédure de déficit excessif, en ramenant le déficit budgétaire sous la barre des 3% du PIB, en respect de ses engagements réglementaires envers l’Union européenne.
« J’ai la conviction que la France peut et doit sortir maintenant de la procédure de déficit excessif » (PDE) de la Commission européenne, a ainsi déclaré Pierre Moscovici lors d’une conférence de presse à Paris. Rappelons à cet égard que la PDE est lancée par la Commission de Bruxelles quand un pays dépasse le plafond des 3% et peut aboutir à des sanctions.
« Nous avons toutes les raisons de penser que l’objectif de passer en dessous de 3%, de respecter les critères, est tout à fait tenable », a déclaré le commissaire européen, rappelant que la Commission européenne attend un déficit de 2,9% pour la France cette année, mais de 3,1% pour 2018. Selon lui, « la France a un effort très minime à faire » pour se maintenir sous la barre de 3% l’année prochaine. Se voulant encore plus directif, Pierre Moscovici a également indiqué qu’il s’attendait à ce que Emmanuel Macron « tienne ses engagements de campagne » de respecter les critères européens.
Lundi, Jean-Claude Juncker avait affirmé pour sa part être que « les Français dépensent trop d’argent et ils dépensent au mauvais endroit ». D’un ton très ferme, le président de la Commission européenne a exhorté le nouveau président élu, Emmanuel Macron à réduire la dépense publique en France, estimant que son niveau actuel n’était pas tenable à terme. Observant que « les Français consacrent entre 53% et 57% de leur Produit intérieur brut à leurs budgets publics », Jean-Claude Juncker considère que cette situation « ne peut pas fonctionner dans la durée », compte tenu du niveau relativement élevé de la dette.
Pierre Moscovici devrait néanmoins se rappeler que si la critique est aisée, l’art est difficile. Il l’a d’ailleurs lui-même éprouvé en tant que ministre de l’Économie, des Finances et du Commerce extérieur en mai 2012 dans le gouvernement Jean-Marc Ayrault I, puis en tant que ministre de l’Économie et des Finances en juin 2012 au sein du gouvernement Jean-Marc Ayrault II. Son objectif est alors de réduire la dette, renforcer la compétitivité de la France, et mener des réformes de structure pour l’économie française. Il indique vouloir défendre le « sérieux de gauche » pour restaurer la crédibilité budgétaire et financière de la France. Il souligne régulièrement l’importance de la réduction des déficits et des dépenses publiques, récusant les termes d’austérité et de rigueur.
Sources : AFP,Wikipedia
Elisabeth Studer – 9 mai 2017 – www.leblogfinance.com