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Le plan russe n'apaise pas ni la colère américaine ni les craintes d'Israël (Pars Today)

par Pars Today 5 Mai 2017, 22:02 Russie Israël Colère USA Iran Syrie

Le plan russe qui prévoit la création de 4 zones de désescalade à travers le territoire syrien a fini par s'imposer : il vient d'être signé entre les trois parties que sont l'Iran, la Russie et la Turquie, cette dernière étant le représentant de "l'opposition contre Assad". Des informations relayées jeudi par les médias ont fait état de différentes réactions à ce plan. Celle du département d'État reste toutefois assez particulière :

Alors que la diplomatie américaine dit espérer " une baisse des violences en Syrie" à travers ce plan, elle tient toutefois à exprimer son mécontentement de voir l'Iran être l'un de ses acteurs clés. Le plan russe préconise la mise en place de quatre zones de désescalade à Idlib, à Homs, dans la Ghouta orientale ainsi que dans le sud de la Syrie. Toujours d'après ce plan, les pays garants de la trêve devront former des groupes de travail composés de militaires et chargés de veiller au bon déroulement du cessez-le-feu. L'Iran fera partie de ces groupes.

Dans son communiqué du jeudi, le département d'État se félicite de l'initiative russe, tout en exprimant son inquiétude de "la présence iranienne aux pourparlers d'Astana". Cette inquiétude renvoie évidemment à celle d'Israël qui a craint une consolidation de l'axe anti-israélien en Syrie. Le communiqué reconnaît la présence de Jones Stuart, sous secrétaire d'État par intérim aux pourparlers d'Astana 4 mais confirme l'absence d'une délégation officielle US à ces négociations. 

Avant l'annonce de leur initiative, les autorités russes avaient annoncé un contact téléphonique au cours duquel le président russe Vladimir Poutine aurait évoqué le sujet avec son homologue américain et attiré son feu vert. Le communiqué du département d'État affirme : " Les États-Unis accueillent favorablement tout effort censé réduire les tensions, favoriser l'accès libre aux aides humanitaires, concentrer la lutte contre Daech et d'autres groupes terroristes et aplanir le terrain à un règlement négocié de la crise". 

Plus loin, le texte rend hommage aux efforts " russes et turcs" , tout en s'attaquant violemment à l'Iran et au "rôle de garant" de la trêve que ce dernier devra jouer dans le cadre de l'initiative russe. Le texte accuse l'Iran " de favoriser la recrudescence des violences à travers son soutien inconditionnel au régime de Bachar al-Assad" sans évoquer évidemment le large appui des régimes alliés de Washington aux terroristes takfiristes y compris Daech non seulement en Syrie mais aussi en Irak. Le communiqué se montre d'ailleurs "prudent" face aux chances de succès de cette initiative, au regard des échecs qui ont caractérisé "des trêves précédentes". 

 

Mais pourquoi une prise de position si violente des États-Unis contre l’Iran ?

Alors que des informations concordantes font état des derniers préparatifs de ce qui devrait être « la grande offensive américaine » contre le sud de la Syrie, le représentant iranien aux pourparlers d’Astana explique dans les termes clairs la raison à la fois de «  la colère » et de la « réticence » de Washington.

Le diplomate iranien Hossein Jaber Ansari a estimé jeudi que  l’initiative russe pourrait causer des «  changements substantiels » en Syrie avec en perspective « le maintien de l’intégrité territoriale syrienne »

Le vice-ministre des Affaires étrangères pour le département arabo-africain a affirmé à Al Mayadeen que les clauses du plan russe seront effectives d’ici les semaines à venir. Ce point de vue est d’ailleurs partagé par le chef de la délégation russe à Astana, Alexandre Lavrentiev qui s’est réjouit lui aussi de ce que le document signé jeudi à Astana « garantisse l’intégrité territoriale syrienne ».

La colère US s’explique donc : alors que les États-Unis, la Jordanie, Israël prévoient de lancer une vaste offensive contre les régions du sud de la Syrie et qu’ils comptent par terroristes interposés contrer l’avancée de l’armée irakienne vers les frontières syrienne, l’initiative russe apparaît avec un double objectif : consolider la présence militaire iranienne en Syrie et garantir l’intégrité territoriale syrienne. Suivant le plan russe, les raids aériens russes n’auront pas lieu tant que les positions de l’armée syrienne et les zones résidentielles ne seront pas attaquées par les terroristes. Une baisse de l’intensité des combats dans les quatre zones précitées est prévue à partir du 6 mai. L’initiative russe a obtenu l’entière approbation de Damas. 

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